Les cinq familles occupant la ferme Ben Omar2 (ex-Puget), au bord de la route reliant la ville de Boumerdès à la RN5 dite Trig El Qarès, se sont opposées, hier dans la matinée, à la force publique mobilisée pour les expulser et ont refusé d'évacuer les lieux. En effet, vers 9h, hommes, femmes, et enfants ont procédé à la fermeture de ladite route à la circulation automobile en occupant la chaussée. Ils ont bloqué cet axe à l'aide de pierres et autres débris de constructions démolies. Les habitants qualifient la décision de leur expulsion d'« injustice » et d'« abus d'autorité ». Quelques minutes plus tard, les gendarmes et l'huissier de justice chargés de les chasser de cette ferme, après les avoir déjà mis en demeure, ont réussi à les convaincre de libérer la route pour amorcer un dialogue. Au moment où tout semblait rentrer dans l'ordre, l'un des pères de famille en question a pris son bébé âgé de 5 jours seulement et est monté sur le toit de l'immeuble donnant sur la route. Il menaçait de se jeter de là avec son bébé si la décision d'expulsion est mise à exécution. Il réclamait, à l'instar de tous les concernés, qu'on leur trouve d'abord un toit pour quitter les lieux. Devant cette situation, les éléments de la Gendarmerie nationale ont essayé tant bien que mal de le convaincre de descendre et de renoncer à une telle action, mais en vain. En l'absence des autorités civiles, dont les élus locaux, les officiers de la Gendarmerie nationale de Boumerdès ont pris la décision de quitter les lieux. Les familles ont par la suite regagné leurs domiciles, tout en attendant le retour des gendarmes qui ont menacé de revenir. Les familles en question se disent « indignées par l'absence des autorités locales, à leur tête le maire de Corso, censées être à l'écoute et aux côtés des citoyens dans les moments difficiles ». « La mairie est à 1 km d'ici, où est le P/APC ? Aucun élu n'a daigné venir s'enquérir de l'évolution de la situation », déplorent-ils. « Nous avons postulé à toutes les formes d'aide au logement, mais nous n'en avons bénéficié d'aucune. Dimanche dernier, nous avons passé 2h de dialogue avec l'inspectrice de la wilaya en présence du vice-P/APC de Corso. A l'issue de cette rencontre, ils nous ont dit que tout ce qu'ils pouvaient faire est d'exposer notre cas au wali. Pourtant, nous leur avons juste demandé de nous trouver un toit », nous a-t-on dit. Ces familles menacent de recourir à la grève de faim devant le portail du siège de la wilaya si elles sont mises à la rue.