Il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que l'un des principaux axes routiers de la wilaya de Béjaïa ne soit fermé par des citoyens en colère. Hier encore, un bouchon monstre s'est formé à l'entrée de la ville, à hauteur du village Mellala, sur la RN 12, après que les habitants de la localité eurent bloqué la route tôt dans la matinée. Des centaines d'automobilistes et leurs familles ont du ainsi attendre sous le soleil, le moteur ronflant, le temps que les protestataires daignent bien libérer le passage. D'autres ont du se hasarder à chercher des déviations pour contourner le barrage. Il y a une semaine, ce fut les habitants du village colonel Amirouche (ex-Riquet), dans la commune d'Akbou, qui ont eu recourt au même procédé, bloquant la RN 26 à toute circulation. Durant la même période, des habitants d'une localité de la commune de Kherrata ont fait de même pour faire entendre leurs revendications auprès des autorités. D'aucuns se solidarisent avec des habitants de petites localités pratiquement abandonnés à leur sort, fait de réseaux d'assainissement défectueux, de pénuries d'eau ou de coupures intempestives d'électricités par des institutions locales défaillantes et entretenant peu les vertus de la communication. L'irritation est cependant de plus en plus manifeste chez ceux que cette action pénalise en ces temps de grandes chaleurs et d'encombrement sur les routes. « L'on recourt trop vite à l'action radicale et un peu trop facile quand il s'agit de formuler des revendications. Les citoyens peuvent bien aller fermer l'APC où se mettre en grève générale par exemple, je ne sais pas. Là, il n'est tout de même pas raisonnable de faire payer la sauce à des familles qui font de longs trajets dans les conditions difficiles que tout le monde sait ; On se trompe de cible quand même », objecte un automobiliste en provenance d'Alger et bloqué hier à Mellala.