Des villages entiers de la daïra de Thenia continuent de se vider de leurs habitants à cause des multiples problèmes auxquels ils sont confrontés.Beni Daoud et Ouled Ali, dans la commune de Thenia ne comptent plus que quelques dizaines de familles qui continuent à y vivre depuis que l'exode a commencé au début des années 1990 La situation est plus dramatique à Gueddara et Merchicha, deux villages entièrement vidés et désertés par leurs habitants.Dans ces contrées, la dégradation de la situation sécuritaire était venue accentuer les difficultés vécues au quotidien, jusqu'à les rendre insupportables. Les citoyens, déjà éprouvés par le chômage, l'isolement, le difficile accès à l'instruction à cause de l'éloignement des établissements scolaires et de l'absence du transport, se sont alors retrouvés face à un problème majeur : la menace qui pesait sur leur vie. «Lorsqu'on sent la mort planer au dessus de nos têtes ou nos jeunes filles exposées à des risques innommables, on ne peut pas ne pas fuir,» témoigne un habitant de la région. Le même drame a frappé les villages de Igueraaichene, Baloul, Djenah et Ifekharen, dans la commune voisine de Souk El Had où, comme à Thenia durant de longues années, même au chef-lieu communal, la menace planait en permanence. Les problèmes sont pratiquement les mêmes : chômage, habitat, eau, transport, scolarisation et formation. Toutes ces difficultés ont en commun la «démission de l'Etat», comme le soulignent plusieurs habitants de la région.Beni Amrane et Ammal ne sont pas en reste. D'importants villages comme Thelath, Adafal, Tala Mahdi, Ait Dahmane, Tizi et Djarah se sont vidés de leurs habitants à cause de l'effet conjugué des problèmes sociaux et de la dégradation de la situation sécuritaire. Ceux qui restent à Hini, Doukane, Tachehat et Ait Bousmail, entre autres, continuent de subir l'exclusion. Les habitants du côté est de la commune, comme les villages Sikour, Bouaidel et Ait Zâaiteche luttent quotidiennement contre le manque d'eau, l'absence de transport, les problèmes de logement et autres. A l'ouest, Mizar, Tinoqline, Ait Abdelhadi ne sont pas mieux lotis. Même la cité des chalets, installés après le séisme de 2003, n'a pas bénéficié des mêmes avantages que tous les autres sites des autres communes de la wilaya. «Elle est à l'abandon. Même l'aménagement des accès n'a pas été fait», nous dit un habitant. Les efforts de l'Etat pour rendre à ces villages leur vie n'ont pas été fructueux. Les limites que comporte la démarche des pouvoirs publics ne pouvaient pas encourager les habitants à regagner des zones sinistrées. La formule de l'aide à la construction rurale a contribué à mettre à nu les insuffisances contenues dans les solutions pensées et proposées par les autorités. Des centaines de familles n'ont pas pu accéder à ces aides à cause de difficultés bureaucratiques que rencontrent les candidats. Les actes de propriété des terrains à bâtir représentent un handicap majeur vu que la majorité écrasante des habitant ne dispose pas de ce document.