Les dirigeants de l'Ile verte ne se font pas d'illusion quant à une volonté de Washington d'en finir avec l'embargo qu'elle a imposé au peuple cubain depuis plus de 60 ans. «L'administration du président Obama poursuit la même politique de blocus économique, commercial et financier contre Cuba», a déclaré l'ambassadeur cubain à Alger, Eumelio Caballero Rodriguez, hier lors d'une conférence de presse. L'Administration américaine «n'a pas la moindre intention de modifier sa politique envers Cuba, ni de respecter les résolutions de l'assemblée générale de l'ONU qui lui demande de lever son blocus. Au contraire, elle s'entête, faisant preuve d'une ingérence inacceptable», a déclaré le diplomate cubain. Pour lui le président Obama «est en contradiction avec son discours sur le changement de la politique américaine». «Il faut casser le mythe qui s'est créé autour de ce président!», assène l'ambassadeur cubain. La République communiste, écrasée par un embargo économique des plus désastreux, compte interpeller la communauté internationale et mettre l'ONU face à ses responsabilités à l'occasion de la présentation d'un projet de résolution 64/6 devant l'Assemblée générale sur «la nécessité de lever le blocus économique appliqué à Cuba par les Etats-Unis d'Amérique», le 26 octobre. La Havane table sur le soutien «des pays frères» pour rallier un maximum de voix à sa cause. «L'an dernier nous avions pu obtenir le soutien de 187 pays. Une preuve éloquente que la bataille pour la levée du blocus est reconnue et appuyée par l'immense majorité de la communauté internationale. Nous espérons que cette année aussi nous aurons un soutien fort en faveur de la levée de l'embargo», a indiqué Eumelio Caballero Rodriguez. Il a lancé un appel à tous les gouvernements attachés à la défense du droit international et de la justice à voter favorablement la résolution de l'Assemblée générale le 26 octobre qui exige la levée du blocus. M. Rodriguez qui a rappelé au passage les dégâts causés par le blocus, sur le plan économique et social – principal obstacle au développement de Cuba –, a déclaré que son pays est prêt à normaliser ses relations avec «l'empire». «Nous sommes prêts à normaliser, à travers un dialogue qui respecterait la souveraineté du peuple cubain, nos relations avec les USA», mais c'est au président américain de faire un geste fort «au lieu de prendre de nouvelles mesures allant dans le sens du renforcement du blocus», a-t-il ajouté.