Il reste des finitions sur un champ solaire, mettre en place des raccords du tube qui transporte le fluide spécial qui conduit l'énergie solaire collectée au niveau des miroirs cylindro-paraboliques vers les installations afin de produire la vapeur nécessaire pour la détente dans la turbine. Le concept de la centrale est simple, même si sa construction reste délicate. Le principe étant d'utiliser les rayons solaires pour chauffer un fluide qui va générer de la vapeur pour entraîner une turbine. La technologie utilisée permet de produire de l'électricité à une échelle industrielle afin de la raccorder au réseau Haute Tension de la Sonelgaz. La technologie du solaire thermique de puissance CSP serait moins chère que celle du photovoltaïque qui, elle, a d'autres avantages, notamment pour le résidentiel. Les centrales thermiques solaires à concentration (appelées aussi centrales Concentrating Solar Power (CSP) ou centrales à concentrateurs solaires de puissances connaissent un engouement dans plusieurs pays. Le choix hybride de la centrale, puisqu'elle produira de l'électricité à partir du soleil et du gaz naturel, va permettre d'opérer une sorte de régulation dans la production avec une puissance capable de faire face au pic de la demande et de produire de nuit en l'absence des rayons du soleil. Toutefois, il sera possible, dans le cas où les futurs projets se feront sans gaz naturel, d'utiliser la méthode du stockage thermique pour produire l'électricité de nuit, toujours en l'absence des rayons du soleil. Telle que conçue, la centrale électrique de Hassi R'mel permet à l'Algérie de rejoindre le club des pays qui produisent de l'électricité à un stade industriel à partir du soleil, et ils ne sont pas nombreux. Ce n'est qu'un début, puisque cette centrale était la première d'une série d'autres avec une capacité plus grande pour le solaire, 70 MW au lieu de 25 MW. 3500 d'heures d'ensoleillement par an Dans son programme initial arrêté en 2006, Neal avait trois autres projets, en plus de cette centrale à Hassi R'mel. Des centrales hybrides d'une capacité chacune de 400 MW avec 70 MW de solaire et 330 MW en gaz naturel et qui devaient être implantées à Hassi R'mel (une deuxième pour la région) à Naâma et Meghaïer dans le cadre du développement des Hauts-Plateaux. Avec le nouveau programme que le gouvernement compte bientôt adopter, les ambitions sont plus grandes. Actuellement, seuls les Etats-Unis et l'Espagne ont tracé des objectifs qui visent plusieurs milliers de MW pour le solaire. L'Algérie, avec le programme qui se prépare, devrait se mettre à ce niveau-là avec plusieurs milliers de MW. Sur la fiche technique, la technologie utilisée est définie comme étant celle du solaire CSP-gaz ISCC (Combined Cycle Integrated Solar), avec une capacité installée de 150 MW. La capacité du champ solaire étant de 25 MW sur une superficie de 150 hectares. En termes de gains, le gaz naturel économisé grâce à l'utilisation du solaire serait de 7 millions de mètres cubes par an. En matière d'environnement, il y aura moins de gaz brûlés, donc moins d'émission de CO2, soit moins 33 000 tonnes par an. La réalisation de la centrale à Hassi R'mel va permettre de lancer un institut dédié aux énergies renouvelables et une technopole qui servira à la recherche à Hassi R'mel même. Vu l'immensité du désert algérien, environ deux millions de kilomètres carrés, qui permet d'installer autant de centrales que l'on veut et vu l'importance du rayonnement avec une durée d'ensoleillement pouvant atteindre 3500 heures par an, avec une radiation normale directe de 2000 kWh/m2/an, le potentiel solaire algérien est énorme. Pour avoir une idée du potentiel solaire de l'Algérie, il faut savoir que selon les évaluations de l'Agence spatiale allemande, pour le solaire thermique, le potentiel est de 169 000 Twh/an ; pour le solaire photovoltaïque, le potentiel est de 13,9 Twh/an ; pour l'éolien, il est de 35 Twh/an. Pour avoir un ordre de grandeur, il faut savoir qu'en 2006 l'Europe consommait environ 300 Twh/an. Si on devait comparer le potentiel avec le gaz naturel, le potentiel solaire algérien est équivalent à un volume de 37 000 milliards de mètres cubes, soit plus de 8 fois les réserves de gaz naturel du pays, à la différence que le potentiel solaire est renouvelable, contrairement au gaz naturel. En réalité, l'Algérie est une puissance énergétique incomparable avec son désert et le taux d'ensoleillement qui le caractérise.