Il était 11h, hier, lorsque le Tassili II a quitté le port d'Alger à destination de la ville libyenne de Benghazi, pour une traversée estimée à 40 heures, afin de rapatrier les Algériens désirant rentrer au pays. «400 à 500 ressortissants algériens, dont 150 familles, seront évacués à bord de ce bateau, en plus de ceux évacués par des avions affrétés», a affirmé le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Halim Benatallah, avant le départ du Tassili II. Ce voyage, explique-t-il, comprend une délégation du ministère des Affaires étrangères, une mission médicale et des éléments de la Sûreté nationale. «Tous les ressortissants désireux de rentrer en Algérie sont invités à prendre leurs dispositions pour se présenter, lundi 28 février, tôt le matin, au port de Benghazi pour procéder à l'embarquement», a précisé le représentant des Affaires étrangères. Près de 8000 Algériens sont établis en Libye et, pour l'heure, ce sont près de 1500 ressortissants algériens qui ont pu regagner le pays ; quelque 1300 ont été rapatriés par voie aérienne et 200 autres sont rentrés par le poste-frontière de Debdeb (450 km au nord-est d'Illizi). Des vols spéciaux se poursuivront, selon le ministre, pour rapatrier en urgence tous les Algériens vivant en Libye. Un pays où la situation est devenue chaotique. Rappelons qu'une cellule d'accueil chargée d'aider les rapatriés à regagner leurs lieux de résidence en Algérie a été mise en place au niveau de l'aéroport international Houari Boumediène. Le ministère des Affaires étrangères avait indiqué que ses services étaient en contact permanent avec l'ambassade d'Algérie à Tripoli, le consulat général d'Algérie à Tripoli et le consulat d'Algérie à Sebha pour s'enquérir de la situation des ressortissants algériens. Pour leur part, les services diplomatiques et consulaires algériens en Libye ont mis en place, à leur niveau, des cellules de suivi pour répondre aux attentes des ressortissants algériens dans ce pays. Des mesures appropriées ont été prises en place par le ministère pour faciliter le retour au pays des nationaux qui en feraient la demande. Les services du ministère des Affaires étrangères ont démenti, par ailleurs, les informations diffusées par des chaînes de télévision arabes et des sites internet évoquant une implication de l'Algérie dans le transport par avions militaires de mercenaires en Libye : «Le ministère des Affaires étrangères dément, de la manière la plus catégorique, les allégations mensongères colportées par certains sites électroniques ainsi que par certaines chaînes de télévision satellitaires sur une prétendue utilisation d'avions militaires algériens pour transporter des mercenaires en Libye.» Jeudi dernier, des diplomates libyens à l'étranger ont évoqué la présence d'avions algériens et certains ont parlé de présence de mercenaires venus d'Algérie pour prêter main-forte aux troupes d'El Gueddafi. Pour le département de Medelci, «ces allégations insidieuses vont à l'encontre de la position doctrinale, bien connue, de l'Algérie qui récuse, de manière absolue, l'ingérence dans les affaires intérieures des Etats».