Visiblement heureux de pouvoir s'adonner à leur activité sans risque d'être inquiétés par les agents de l'ordre public, les marchands à la sauvette, entre autres de fruits et légumes, avec les commerçants informels et les enfants, ont investi tôt le matin de ce premier jour de Ramadhan la rue du 20 Août, laquelle est totalement fermée à la circulation. Comme l'année dernière à la même occasion, celle du mois sacré, les responsables locaux en panne d'idées pour une meilleure approche dans la gestion de cette ville livrée à l'anarchie et au manque d'hygiène, ont trouvé la bonne idée de bloquer la circulation dans l'une des principales artères pour caser les marchands informels de tout bord. Ces derniers ont pris d'assaut cette rue pour exposer leurs marchandises à même la chaussée, là où les piétons ne peuvent se faufiler que difficilement. Exposés pêle-mêle, les cageots de fruits et légumes donnent l'image d'un grand souk à cette artère, également investie par les enfants, notamment ceux qui peinent à subvenir à leurs besoins, et qui s'improvisent vendeurs de diouls et de quelques autres fruits de saison tels les figues et les figues de Barbarie, qu'ils achètent tôt le matin pour les revendre après. Certains citoyens trouvent plutôt l'idée bonne, dans la mesure, indique l'un d'entre eux, où « on peut faire nos emplettes sur place dans cette rue, même si elle est très encombrée, sans trop se déplacer pour économiser ses forces ». D'autres trouvent également l'idée valable pour permettre à ceux qui trouvent des difficultés à subvenir à leurs besoins de s'adonner aux petits commerces informels, afin, disent ils, d'aider leurs familles à trouver de quoi se nourrir en ce mois de jeûne. Toutefois, entre les commentaires des uns et des autres, force est de noter qu'il y a, quelque part, une volonté de caser provisoirement les marchands informels de fruits et légumes qui se sont improvisés commerçants dans cette rue, faute d'un emploi stable, en leur permettant de s'adonner à leur activité en toute quiétude, contrairement aux autres mois de l'année, où ils sont le plus souvent pourchassés par la police.