Dès hier, premier jour du Ramadhan, les “gagne-petits” ont envahi les rues de Batna, encombrant la voie publique de leurs différentes marchandises. Les “gagnes-petits” vont du petit camelot à la sauvette jusqu'à ces camionnettes qui exposent leurs produits en plein rue, en passant par les chariots des marchands de fruits et légumes. Les rues de la ville sont envahies par des étals, des tréteaux, au point que l'on se demande si le commerce n'est pas la seule porte de sortie pour des dizaines de milliers de gens qui cherchent désespérément à échapper à leur situation sociale défavorisée. Pour beaucoup d'entre eux, il est difficile de parler de commerce. Par quoi peut-on alors qualifier cette activité qui consiste à vendre quelques gousses d'ail, quelques oignons ou quelques boîtes de confiseries ? Cependant, selon des sources locales non confirmées, cette activité des “gagne-petits” est la face visible d'une filière versée dans le commerce informel, dont les tenants cherchent à s'enrichir sans s'affranchir des engagements liés à la fiscalité et à l'hygiène. Les trottoirs, dont l'utilisation est en principe réservée aux piétons, sont utilisés comme surface d'exposition et de vente de meubles, d'appareils électroménagers, de nourriture, de vêtements et sous-vêtements et tout le bataclan. L'informel règne en souverain ! Si la concurrence déloyale continue, que feront les commerçants qui paient leurs impôts, à part de fermer leur magasin et s'installer tout bonnement comme les commerçants dans l'informel, sur la galerie ? Les commerçants légaux commencent à en avoir le ras-le-bol de cette situation qui perdure. Si cette débrouillardise, qui est très souvent génératrice d'emplois précaires, a une importance capitale dans l'économie de la cité, il n'en est pas moins vrai qu'elle est, par son essence même, illégale et ce, pour plusieurs raisons. On peut toujours mentionner l'occupation clandestine des rues et trottoirs, le non-paiement de taxes à la mairie et aux impôts et même, dans certains cas, pollution de l'espace public, nuisance sonore. Cette situation anormale perdure et finit même, dans la durée, par paraître normale. Dire que l'on parle d'améliorer l'environnement à Batna ! Seulement, il en est qui voudront faire comprendre qu'il est normal que l'on donne une chance aux “malheureux”, comme on dit si bien chez nous. Mais, ils doivent comprendre que la loi est une pour tous et que certains “malheureux” ne sont pas aussi malheureux qu'ils en paraissent. Que se passerait-il si tous les autres se mettaient, eux aussi, à l'informel ? Batna devrait livrer bataille à l'informel et assainir le commerce.