Le monde de l'athlétisme algérien est en deuil. Il vient de perdre l'un de ses pionniers. Arezki Hammoutène, que ses jeunes poulains appelaient affectueusement ammi Saïd, s'est éteint le premier jour du Ramadhan à l'âge de 85 ans. Né à Tizi Ouzou en 1935, il a été l'un des membres fondateurs de la section athlétisme de la JS Kabylie, aux côtés de son ami de toujours, le défunt Saïd Cherdioui, dont le nom est à jamais gravé sur les tablettes de la FAA avec le challenge de cross-country qui porte son nom. Arezki Hammoutène aime la course à pied et même la vitesse, au point que ses amis de son quartier natal d'Ihammouthène (Tizi Ouzou) et de la haute ville ou du village indigène de l'époque l'avaient surnommé Rezki Rapide. Sa passion pour le sport et l'athlétisme, il l'a eue à Alger, qu'il avait rejoint dans les années 1940 pour y travailler comme l'avaient fait de nombreux jeunes de Tizi Ouzou. Arezki Hammoutène avait signé au MC Alger comme athlète de fond (cross) et de demi-fond et avait remporté de nombreux trophées. Au lendemain de l'indépendance, il est resté au MCA comme entraîneur avant de fonder, avec l'avènement de la réforme sportive des années 1970, la section athlétisme de la DNC, aujourd'hui OCA, avec son ami Dahmane Ibouchoukène. Ce dernier était inconsolable, le jour de l'inhumation du défunt, au cimetière d'El Kettar d'Alger. Une section que ammi Saïd avait prise en charge jusqu'à sa retraite administrative car sa retraite sportive, il ne l'a jamais prise. Malgré son âge avancé, il a toujours fréquenté les meetings et challenges qui se déroulaient dans la capitale ou sa périphérie, avant que la maladie ne le cloue au lit. Chez lui, il reste à l'écoute de tous les balbutiements du monde de la course à travers les médias. Bien que très malade alors qu'il refusait de s'alimenter et que la mort le gagnait peu à peu, il ne cessait de demander à son épouse de le mettre en face du téléviseur pour suivre les derniers championnats du monde d'athlétisme de Berlin, dont la fin a coïncidé avec sa mort. Arezki Hammoutène a marqué de son empreinte l'athlétisme algérien auquel il a voué pratiquement toute sa vie en contribuant à son essor et surtout à son inscription en lettres d'or dans les joutes internationales, à l'image de son élève Boualem Rahoui, médaillé d'or aux JM d'Alger en 1975 ou encore Bounnour et Hachemi Abdenouz qui ont tenu à lui rendre hommage aux côtés de Réda Belhadoudja, le président de la FAA, en l'accompagnant à sa dernière demeure.