L'équipe d'Algérie aborde ce soir (22h) la phase retour des éliminatoires combinées de la CAN et Coupe du monde 2010. Le rendez-vous contre la Zambie, au stade Mustapha Tchaker, est d'une importance qui n'échappe à personne. Leader du groupe 4, avec 7 points en compagnie de l'egypte et devant la Zambie (4 points) et le Rwanda (1 point) qui ferme la marche, l'Algérie doit bien négocier sa sortie de ce soir. En tant qu'ancien sélectionneur de l'équipe d'Algérie que vous avez dirigée lors du Mondial de 1982 en Espagne, comment appréhendez-vous la rencontre Algérie-Zambie ? C'est un match extrêmement important pour notre équipe car il se situe à quelques encablures d'une qualification à la Coupe du monde 2010. Cette proximité par rapport à ce grand événement, l'Algérie est première dans le groupe et compte 3 points d'avance sur ses deux principaux rivaux (Egypte, Zambie), accroît la pression et la tension sur les joueurs et l'environnement de la sélection. La sélection est sur la bonne voie, mais elle n'est pas encore en Coupe du monde. Le Rwanda peut nous donner un coup de pouce en contrant l'Egypte (match disputé hier). Si l'Egypte ne s'impose pas à Kigali et si les Verts s'imposent devant la Zambie, ils poseront les deux pieds en Afrique du Sud. Quel sera le discours du sélectionneur national ? Il mettra, je crois, l'accent sur l'aspect psychologique et les qualités mentales des joueurs. La pression sera très forte et les joueurs doivent bien la gérer. Sur ce plan, je ne m'inquiète pas trop. Ce sont des compétiteurs qui ont l'habitude des matches à enjeu. Rabah Saâdane a l'expérience de ce genre de match. Il saura trouver les mots justes pour que la pression ne bloque pas les joueurs. J'imagine qu'il a mis l'accent durant le stage sur la concentration. La motivation sera grande et donc nul besoin de s'étaler là-dessus. La perspective de disputer une Coupe du monde est un stimulant et une motivation. Donnera-t-il des consignes précises ? Nul doute qu'il mettra l'accent sur la maîtrise de soi, éviter la précipitation, maîtriser ses nerfs, ne pas tomber dans le piège de la provocation. Ce sont des rappels parce que les joueurs qu'il a sous la main sont habitués avec leur club à disputer des matches à enjeu. Il demandera à ses joueurs de ne pas s'affoler et de développer leur jeu habituel basé sur la vivacité, la vitesse, le jeu en mouvement et écarter le jeu. Il peut compter sur la valeur des joueurs qu'il a sous la main, à l'instar des joueurs de couloirs (Belhadj-Matmour) qui impressionnent beaucoup. Le contexte, par rapport au match aller n'est plus le même... Effectivement, c'est un paramètre qui n'échappe pas à Rabah Saâdane. Au match aller, la sélection a bénéficié de bonnes conditions de préparation. Et là, j'ouvre une parenthèse pour souligner l'apport du président Mohamed Raouraoua qui a mis tous les moyens à la disposition de la sélection, comme en témoigne le bon stage effectué en Afrique du Sud avant Zambie-Algérie (0-2). Rabah Saâdane a eu le mérite de faire les bons choix. Cette fois, les conditions ont changé quelque peu. En juin, les joueurs étaient très compétitifs. En septembre, ce n'est pas la même chose. Ils viennent juste de reprendre la compétition et le niveau de compétitivité diffère d'un joueur à un autre, sans oublier les effets du Ramadhan sur l'organisme des joueurs. C'est tout ça que Rabah Saâdane va gérer. Sans oublier l'apport des supporters qui sera décisif. J'ai pour preuve la communion joueurs-supporters à Sousse lors de la CAN 2004. Que vous inspire le groupe ? Il arrive à maturité au bon moment. Il reste sur une dynamique de victoires qui va le propulser très haut. Il ne cesse de progresser. Ce n'est pas un hasard. C'est le fruit d'une stratégie bien étudiée et menée de main de maître par Mohamed Raouraoua qui a toujours cru en cette option (les professionnels). Il est sur le point d'être récompensé et tout le football algérien avec. Comment va jouer la Zambie ? Je pense que la Zambie va miser sur les contres, comme elle l'a fait en Egypte (1-1). Elle s'exprime bien à l'extérieur. Je reste persuadé que la Zambie ne se livrera pas totalement. Je ne partage pas l'avis de ceux qui avancent que la Zambie jouera son va-tout. Au contraire, elle ne se découvrira pas trop. Un mot sur Egypte... Elle n'a pas bien digéré ses deux succès en Coupe d'Afrique. Son entame dans les éliminatoires de la CAN et Coupe du monde 2010 en est la preuve.