L'extraction sauvage du sable dans l'oued Sebaou ou «Assif n'Sebt» dans la zone de Tadmait, à 18 km à l'ouest de Tizi-Ouzou, a causé des dégâts considérables sur plusieurs plans. Pendant les années 80, l'opération se faisait d'une manière plus ou moins organisée, du fait que les quelques sablières qui activaient régulièrement en cet endroit évitaient tout désagrément et atteinte à l'environnement. Aux débuts des années 1990, la dégradation du site s'est terriblement accélérée avec notamment l'arrivée de centaines de jeunes chômeurs découvrant ce milieu où «tout le monde travaille chez soi», en tamisant le sable, puis le vendre aux camionneurs. Cependant, le grand chaos provient de ces dizaines d'engins et de machines qui envahissent les lieux pour extraire des quantités de sable exorbitantes, lesquelles partent impunément à bord d'énormes bennes de camions dans toutes les directions de la wilaya, voire du pays. Cet état de fait ne manque pas d'engendrer une véritable catastrophe notamment dans l'élargissement du lit de la rivière, à l'origine de glissements incessants de terres agricoles et jardins d'arbres fruitiers des abords de l'oued. Le pillage du sable occasionne également des dégâts énormes pour la nappe phréatique, ainsi qu'un déséquilibre à l'écosystème dans les régions proches de la rivière, avec la disparition de certaines espèces animales et végétales, telles que les poissons, les grenouilles, les oiseaux et les algues qui jouent un rôle essentiel dans la filtration des eaux et la protection de l'écosystème. «Le problème qui nous inquiète actuellement est que tout le monde sait mais personne ne fait rien pour arrêter ce massacre contre la nature», s'insurge un citoyen de la région. La population de Tadmaït tire la sonnette d'alarme quant au danger qui menace toute la zone et interpelle les pouvoirs publics pour intervenir au plus vite afin de remédier à cette préoccupante situation. A souligner aussi que l'affaissement des terres aux abords de l'oued tend à s'approcher dangereusement de la RN 12, particulièrement à l'embouchure des oueds au niveau du tronçon reliant les localités de Draâ Ben Khedda à Tadmaït, sur plusieurs kilomètres, notamment au lieudit «Feraoun», ainsi que de l'autre rivage, sur la route menant vers Sidi Namane. Le mouvement associatif de la région, déplorant le mutisme et l'indifférence observés par les autorités à ce sujet, interpelle les pouvoirs publics quant à la nécessité d'édifier immédiatement des gabions le long de la ligne jouxtant la rivière pour empêcher la poursuite des éboulements et éviter ainsi à ces derniers d'atteindre la route nationale. A signaler que le gabion réalisé par les services de l'hydraulique il y a plusieurs années est menacé par la dégradation, en raison de la poursuite de l'exploitation effrénée du sable.