La SDE d'El Tarf, c'est, par les chiffres, un réseau de 3059 km en électricité pour 75490 abonnés et 435 km en gaz pour 12 257 abonnés. Ce qui donne respectivement pour les deux sources d'énergie, une couverture de 98% et de 12 %. Ce sont aussi des investissements de l'ordre de 829 millions de dinars, les plus importants de la région du nord-est, tient à préciser Bouaroua Tourki, directeur régional, et un chiffre d'affaire pour 2010 de 1, 255 milliard de dinars, dont 95% sont constitués par la part électricité. La direction de distribution d'El Tarf emploie 284 personnes. Un quart dans l'encadrement, un quart dans l'exécution et deux quarts dans la maîtrise. Il y a eu moins de coupures d'électricité, selon le premier responsable de l'entreprise à El Tarf. Moins de 25% par rapport à 2009. Par contre, ceux du gaz ont augmenté de 44%. La couverture pour le gaz reste faible car les ménages trouvent encore trop élevés les coûts de l'installation intérieure. On devrait pouvoir trouver une formule d'aide pour soutenir les familles qui en ont besoin. Pour sa part, la SDE envisage dans son plan d'action de renforcer ses actions de démarchage pour étendre sa couverture. Les coupures d'électricité ont pour cause les intempéries, les incidents et les opérations d'entretien. Aux premières, on ne peut grand-chose sinon une maintenance soutenue. El Kala est la plus sujette aux intempéries. C'est la plus ancienne agglomération de la wilaya et celle également qui est la plus exposée aux agressions marines. Les incidents sont divers. Cela va de l'engin de travaux qui heurte accidentellement le réseau au vol, carrément des équipements, notamment les colonnes montantes, les disjoncteurs au poteau ou encore les tableaux de distribution. Les coupures pour les opérations d'entretient sont, elles incontournables. Selon M. Bouaroua, c'est sur poste que sont attendus les changements annoncés. Le nombre des coupures va progressivement disparaître avec la mise en place de l'automatisation des systèmes des réseaux. Les interventions techniques se feront à partir d'un poste de contrôle central informatisé. A terme, dans cinq ans, on entendra plus parler des coupures. La SDE est déficitaire. Son déficit équivaut à 22 mois de la masse salariale de l'entreprise soit 364 millions de dinars. Son point faible, la fraude sur les réseaux et le chiffre d'affaire gaz qui reste faible car le bénéfice de la SDE c'est la vente de l'énergie. Une énergie qu'on ne pas stocker comme l'eau. Ce qui explique pourquoi la SDE est une des cibles des nombreuses émeutes qui éclatent ça et là. Notamment pendant la saison estivale. A El Kala, cette année on a enregistré une hausse de 17% de consommation d'électricité. «Et c'est durant cette période que paradoxalement on nous refuse les autorisations de travaux pour opérer en ville et même en pleine campagne», commente le directeur régional de la SDE d'El Tarf. Très curieux, en effet, surtout lorsqu'on apprend que c'est pour ne pas déranger les estivants !