Un sérieux problème auquel font face presque toutes les communes de la wilaya vu son étendue géographique, sa nature et la diversité de son sol qui font qu'elle compte un nombre très important de villages éloignés des chefs-lieux de communes où généralement sont installés les écoles, CEM et lycées. Devant cette situation, le wali avait proposé l'ouverture d'internats comme alternative au transport scolaire. «Le transport scolaire représente des charges supplémentaires pour les APC qui sont déjà et en majorité déficitaires», avait-il déclaré à l'époque en étant sûr que l'installation des élèves dans des internats ne peut qu'être bénéfique pour eux. «Les élèves n'auront plus à se réveiller à 4h du matin pour rejoindre leurs classes; ils auront plus de temps pour étudier et cela va se répercuter positivement sur leur rendement à la fin de l'année», disait-il. Aussi, l'ordre a été donné pour que les internats soient réhabilités de sorte à être prêts à recevoir les élèves lors de cette année scolaire 2011-2012. En tout, 11 établissements ont été dotés d'internats. «On a réhabilité 8 internats, 5 dans des CEM et trois dans des lycées, et on a ouvert 3 nouvelles dans 3 lycées dans plusieurs communes dont je peux citer Manâa, Sefiane, Tigharghar et Ouled Salam. De plus on a un projet de réhabilitation de 9 internats pour l'année scolaire prochaine, 2012-2013», fait savoir Mohamed Abdallaoui, secrétaire général de la direction de l'éducation. Ce dernier précise aussi que «ces internats sont dotés de tous les moyens nécessaires pour assurer le confort des élèves avec une équipe complète de gestionnaires qui veillent sur eux et sur leur éducation, ils ont même droit à des cours de soutien le soir». Tout va bien, ou presque L'idée ambitieuse du wali : améliorer les résultats scolaires annuels de la wilaya et mettre fin au problème épineux du transport scolaire. Il se heurte à la mentalité des gens des Aurès qui refusent aujourd'hui d'envoyer leurs enfants aux internats. La semaine passée, un groupe d'élèves de la commune de Manâa, épaulés par leurs parents, ont fermé la RN87 reliant les deux wilayas de Batna et Biskra. Ils ont demandé que la commune leur assure le transport scolaire à partir de leurs villages éloignés d'au moins 3 km de leurs établissements scolaires. Selon des sources locales, les établissements en question sont dotés d'internats fraîchement ouverts, mais les parents refusent d'y envoyer leurs enfants, seulement une quinzaine l'ont fait, pourtant elles peuvent accueillir de 100 à 200 élèves. «Lorsque l'idée leur est proposée, ils répondent qu'ils préfèrent conduire leurs enfants à l'école chaque jour eux-mêmes et ne pas les inscrire dans un internat», nous dit-on. «Les parents n'acceptent pas d'envoyer leurs enfants dans un internat. Nous, on a fait l'internat et ça c'est très bien passé, mais le problème c'est qu'il y a eu une rupture qui a duré des années et les gens ne connaissent plus ce système. Pour reprendre il faut du temps, mais je sais qu'on va réussir surtout que les communes n'arrivent pas à assurer le transport scolaire à tous les élèves», dit Mohamed Abdellaoui, qui ajoute que pour y arriver une vaste campagne de sensibilisation a été lancée, sur ordre du wali: «On a fait des réunions avec tous les partenaires, gestionnaires, directeurs d'établissements, parents d'élèves et élus pour que les élèves y soient orientés.» Reste à savoir si les Chaouis vont finir par accepter cette nouvelle orientation, qui ne peut être que bénéfique pour leurs enfants.