Le Maroc et le Front Polisario se sont engagés, le 6 décembre à Genève, à l'issue d'une table ronde de deux jours, à poursuivre les pourparlers pour le règlement du conflit du Sahara occidental, vieux de plus de 40 ans. Après le départ des Espagnols du Sahara Occidental, le Maroc a envahi le territoire, pourtant déclaré non autonome par les Nations unies, et l'occupe illégalement malgré les résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU et du Conseil de sécurité qui soulignent que la solution du conflit doit passer par l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. A l'issue des travaux de la table ronde, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Kohler, a indiqué dans un point de presse que les discussions entre le Maroc et le Front Polisario, initiées par lui-même, étaient «intensives», félicitant les délégations pour leur «engagement ouvert et dans un esprit de respect mutuel». Il s'est dit «très heureux» de relever que les délégations, notamment le Maroc et le Front Polisario, «se sont engagées à poursuivre leurs efforts», espérant que ce processus «sera guidé avant tout par un souci des hommes et des femmes, des enfants et des jeunes du peuple du Sahara occidental». Horst Kohler s'est dit encore convaincu qu'une solution «pacifique» à ce conflit est «possible». Pour leur part, les Sahraouis ont réaffirmé leur volonté de poursuivre les discussions avec le Maroc dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, qui prévoient l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. «Nous sommes venus avec un esprit constructif. Ce qui est demandé au Maroc, c'est de dépasser cette situation et de travailler avec nous dans le cadre des efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Horst Kohler, et des résolutions du Conseil de sécurité pour une solution juste dans l'attente de la création d'un climat favorable pour instaurer un climat de confiance entre les deux parties, a indiqué le chef de la délégation sahraouie, Khatri Eddouh. Il a estimé qu'il est « bénéfique » de créer cette confiance mutuelle entre les deux parties au conflit, notamment pour ce qui concerne le respect des droits de l'homme dans les territoires occupés, la libération des prisonniers politiques sahraouis, entre autres le groupe de Gdeim Izik, et l'ouverture des territoires occupés pour les journalistes, des observateurs internationaux et les militants des droits de l'homme pour s'enquérir de la situation dans cette partie occupée du Sahara occidental.» La partie marocaine a, cependant, réaffirmé sa position qui fait blocage au processus de négociations et qui rejette d'un trait le référendum d'autodétermination. Au cours d'une conférence, le chef de la délégation marocaine, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a montré clairement le refus de changer la position de son pays et, à aucun moment, il n'a fait référence à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental en faisant une lecture biaisée de la résolution 2440 du Conseil de sécurité. La rencontre de Genève a toutefois eu le mérite d'avoir remis le train pour la paix sur les rails. Et Rabat, ayant maintenu le statu quo, se voit confronté au droit international pour l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.