Le secteur de l'agriculture n'est plus ce qu'il était à Ténès. Il a été réduit, pour ainsi dire, à néant en raison d'une gestion chaotique. Le vignoble, qui s'étalait à perte de vue le long du littoral, a ainsi subi une vaste opération d'arrachage ces dernières années. Cela a considérablement réduit les parcelles de cette culture qui faisait jadis la réputation de la région. Une grande partie des vignobles a été carrément remplacée par de nouvelles constructions, comme c'est le cas à Maïnis, à la sortie ouest de Ténès, où les terres touchées offrent un paysage apocalyptique. Certaines abritent déjà des bâtiments, d'autres devraient servir, semble-t-il, à des projets touristiques. C'est du moins ce qu'on évoquait à propos de la ZET mitoyenne avant qu'elle ne soit affectée à l'implantation d'une station de dessalement de l'eau de mer avec toutes les conséquences qui en découleraient pour l'environnement. Le vignoble été sacrifié sur l'autel de l'extension de la ville. Tout a été rasé, y compris un espace forestier qui faisait office de lieu de détente pour les familles pendant l'été. Le paysage en prend un sérieux coup qui ne semble guère inquiéter les services concernés. Pour preuve, les sommes colossales accordées dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA) n'ont guère profité à la région, selon des fellahs locaux. Tout porte à croire que la destruction des terres agricoles ne s'arrêtera pas de sitôt puisqu'une décharge sauvage est en train d'anéantir ce qui reste des plantations. Les autorités ne semblent pas pressées d'y remédier en dégageant le terrain nécessaire à la réalisation du nouveau centre d'enfouissement technique des ordures, un projet qui attend sa concrétisation depuis 2007.