De notre correspondant Tout a commencé vendredi après-midi lorsqu'un drone israélien (avion espion sans pilote) a ciblé un véhicule qui circulait dans le quartier de Tel El Hawa, à l'ouest de la ville de Ghaza. Comme d'habitude dans pareil cas, la roquette lancée par le drone a déchiqueté et carbonisé les corps des passagers de ce véhicule particulier, qui n'étaient autres que Zouheir El Qaîssi, secrétaire général des comités de résistance populaire, et Mahmoud Hanani, un cadre de la même faction. Cette opération militaire (assassinat ciblé) rappelle bien d'autres, similaires, au cours desquelles des dizaines de personnalités palestiniennes, dont des chefs de faction palestinienne ont été assassinés depuis le déclenchement de l'Intifadha d'El Aqsa, en septembre 2000. Le précédent secrétaire général des comités de résistance populaire, Kamal Al Nayrab, avait été assassiné ainsi que quatre de ses compagnons le 19 août 2011, lorsqu'un avion de chasse de type F16 israélien a bombardé la maison dans laquelle ils se trouvaient, à Rafah, au sud de la bande de Ghaza. Un porte-parole de l'armée israélienne a justifié l'assassinat d'El Qaîssi par le fait qu'il faisait partie d'une infrastructure terroriste utilisée pour lancer des frappes contre Israël via la péninsule du Sinaï et la frontière israélo-égyptienne. Selon l'armée israélienne, les comités de résistance populaire étaient responsables de la préparation d'une attaque terroriste qui devait avoir lieu, via le Sinaï, dans les prochains jours. Les 10 autres Palestiniens, tombés dans la nuit de vendredi, appartiennent aux Sarayas El Qods, la branche armée du Djihad islamique. Plusieurs factions de la résistance palestinienne ont riposté à cette agression par des tirs de dizaines de roquettes de fabrication locale et des missiles de type Grad contre le sud d'Israël. Des sources médiatiques israéliennes ont indiqué que les missiles palestiniens ont fait quatre blessés, dont un gravement atteint. Après quelques heures d'accalmie, les raids israéliens ont repris hier à la mi-journée alors que les citoyens de l'enclave palestinienne enterraient leurs morts de la veille. Un drone, encore une fois, a ciblé une moto à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza. L'attaque a fait deux morts, portant le nombre de tués à 14 en moins de 24 heures. Les comités de résistance populaire ont promis des représailles. «Toutes les options sont ouvertes pour répondre à ce crime odieux. L'assassinat de notre chef n'arrêtera pas notre résistance», a déclaré un porte-parole de l'organisation. Faouzi Barhoum, porte-parole du Hamas à Ghaza, a rejeté sur Israël la responsabilité de cette «grave escalade». L'Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas, a aussi condamné l'escalade israélienne. Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la Présidence, a estimé qu'«elle crée une atmosphère négative et va conduire à un nouveau cycle de violences dans la région». Plusieurs représentants de factions palestiniennes, dont le Djihad islamique et les comités de résistance populaire, ont appelé à ne pas accepter de trêve avec l'occupant israélien. Depuis la fin de la guerre contre la bande de Ghaza en janvier 2009, toutes les escalades de violence ont été suivies de trêves plus ou moins longues. C'est généralement l'Egypte qui intervient pour maintenir la trêve. Israël n'y voit pas d'inconvénient tant que sa machine de guerre est libre de choisir le moment de frapper. Donc même en cas de trêve, le prochain round n'est que partie remise.