L'agression israélienne sanglante contre la bande de Ghaza, commise jeudi passé en fin d'après-midi, s'est intensifiée hier sur fond d'une crise diplomatique aiguë entre Israël et l'Egypte. Le Caire n'a pas hésité à rappeler son ambassadeur à Tel-Aviv pour consultation et a convoqué celui d'Israël pour protestation. Cette montée d'adrénaline sur le terrain diplomatique intervient au moment où le bilan des morts et des blessés s'est alourdi. Dans la matinée d'hier, des sources hospitalières ont indiqué que 15 personnes avaient été tuées et 44 autres ont été blessées, dont 11 enfants, 10 femmes et 3 personnes âgées. Les bombardements ont visé des positions militaires de certaines factions palestiniennes, principalement des brigades Azeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas, des terrains vagues près de la frontière avec Israël où sont supposés être positionnés des résistants et des militants armés se déplaçant en véhicule ou en moto. Tard dans la soirée de vendredi, l'émotion était grande dans la ville de Ghaza après l'annonce de la mort d'un jeune médecin de 32 ans, travaillant au service de soins intensifs de l'hôpital Al Shifa où sont évacués plus de 90% des blessés, de son frère et du fils de ce dernier âgé de 5 ans seulement. Les trois se dirigeaient vers leur maison familiale lorsqu'ils ont été atteints par une roquette air-sol, qui a déchiqueté et brûlé leurs corps. Le meurtre a eu lieu en plein centre-ville. Même ses collègues, les médecins de l'hôpital Al Shifa, ont eu des difficultés à identifier le cadavre carbonisé du jeune médecin qui les avait quittés quelques minutes auparavant. Il faut noter que l'aviation israélienne, munie de roquettes air-sol, d'une grande précision, qui ne quitte pratiquement pas le ciel de la bande de Ghaza, même durant les temps d'accalmie, a effectué, depuis le début de la campagne militaire sanglante, plusieurs tentatives d'assassinat ciblés contre des éléments de la résistance. Incursion meurtrière C'est un drone qui a réussi, jeudi, à éliminer les 4 dirigeants des comités de résistance populaire à Rafah, et permis au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, de déclarer que tous les planificateurs des attentats d'Eilat ont été éliminés. Huit Israéliens ont été tués par des hommes armés dans la journée de jeudi, près d'Eilat, une station balnéaire située à l'extrême sud d'Israël, proche du Sinaï égyptien. Vendredi, les drones ont ciblé plusieurs militants armés appartenant aux Saraya Al Qods, la branche armée du djihad islamique, et aux comités de résistance populaire, une faction armée à mouvance islamiste proche du mouvement Hamas, alors qu'ils circulaient en moto. Cela a entraîné une certaine panique chez les citoyens ayant l'habitude de se déplacer à moto même s'ils n'avaient aucun lien avec la résistance. Les factions palestiniennes armées ont, pour leur part, poursuivi les tirs de missiles de type Rad, et les roquettes artisanales contre les villes du sud d'Israël. Trois Israéliens ont été blessés hier matin à Ashdod, une ville du sud d'Israël, par les tirs de deux roquettes venant de l'enclave palestinienne. Deux des blessés se trouvent dans un état grave. Une trentaine d'engins, qui tirent depuis jeudi sur le sud d'Israël, ont causé un certain nombre de blessés et surtout beaucoup de frayeur aux habitants des villes proches de la bande de Ghaza. Les brigades Azeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas, ont annoncé hier matin la fin de la trêve militaire observée avec Israël depuis la fin de la guerre israélienne contre la bande de Ghaza de l'hiver 2008-2009. Sur le plan politique, le négociateur palestinien en chef, Saeb Erekat, a déclaré, hier matin, que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour l'arrêt immédiat des agressions israéliennes contre la bande de Ghaza.