Les menaces lancées, jeudi, par le Premier ministre Benyamin Netanyahu et le ministre de la Guerre, Ehud Barack, contre la bande de Ghaza, suite à la mort de 8 Israéliens dans une opération militaire compliquée, dans le sud de l'Etat hébreu, ont été traduites dans l'après-midi et la soirée de jeudi, en actes concrets. Dès l'après-midi de jeudi, les évènements sanglants ont commencé par une opération d'assassinats ciblée exécutée par un drone, avion sans pilote, dans un quartier de la ville de Rafah au sud de l'enclave palestinienne. Ayant localisé quatre dirigeants des comités de résistance populaire, une faction armée proche du Hamas, dans une maison du quartier Chaaout, un drone les a ciblés par une roquette air-sol et les a tués sur le coup, en plus d'une femme et d'un enfant qui se trouvaient dans la même maison. C'est un coup sévère pour les comités de résistance populaire qui viennent de perdre leur chef, Kamal Al Nirab, ainsi que trois autres responsables de premier rang. «Ceux qui ont donné l'ordre d'assassiner nos concitoyens en se cachant à Ghaza ne font plus partie des vivants», a dit Netanyahu à la télévision israélienne. «J'ai fixé un principe : lorsqu'on frappe les citoyens d'Israël, nous réagissons immédiatement et avec force», a ajouté le Premier ministre israélien qui a fait porter la responsabilité des morts israéliens aux dirigeants de cette faction palestinienne armée qui a promis de venger la mort de ses militants.Les comités de résistance populaire ont revendiqué plusieurs tirs de roquette depuis jeudi soir contre Israël. Après cette opération sanglante, dans la soirée de jeudi, une série de raids aériens se sont poursuivis, vendredi, jusqu'au moment où nous mettons sous presse, lancés contre plusieurs sites dans différentes régions de la bande de Ghaza ont fait deux morts, dont un enfant de 13 ans, et plus de 17 blessés. L'enfant Mahmoud Abou Samra est tombé jeudi soir vers minuit suite au bombardement de la maison familiale située près d'un ancien site des renseignements palestiniens, au nord-ouest de la vile de Ghaza. Des témoins oculaires nous ont affirmé que le bombardement a fait 6 autres blessés dont des femmes et des enfants que des ambulances et des voitures particulières ont évacués à l'hôpital Al Shifa, distant de deux km seulement. Quelques minutes après, c'était au tour du complexe d'Ansar, au sud-ouest de la ville de Ghaza, d'être bombardé par des avions de chasse de type F16. Les explosions qui ont fait vibrer les vitres et les portes des maisons de la ville de Ghaza, ont causé un incendie dans ce complexe qui regroupe plusieurs sièges sécuritaires ainsi que celui des services médicaux militaires du gouvernent du Hamas. Le nord et le sud de la bande de Ghaza ont été ciblés aussi par les raids aériens qui se sont poursuivis dans la matinée et en début d'après-midi d'hier. La résistance palestinienne a comme d'habitude riposté par des tirs de missiles de types Grad et d'autres roquettes de fabrication locale, contre les villes du sud de l'Etat hébreu. Des sources israéliennes ont indiqué que plus de dix missiles sont tombés en Israël et ont fait 7 blessés dont l'état de l'un d'eux a été qualifié de grave. Cette escalade subite de la violence, qui fait rappeler aux Ghazaouis l'atmosphère qui a régné durant la dernière guerre israélienne contre la bande de Ghaza en décembre 2008-janvier 2009, est intervenue au cours d'une opération militaire menée par une vingtaine d'hommes armés près de la station balnéaire d'Eilat, à l'extrême-sud d'Israël. Trois attentats synchronisés contre deux autobus, une voiture particulière et un véhicule militaire israéliens ont fait 8 morts et plus de 25 blessés, dont des civils et des militaires. L'opération n'a été revendiquée par aucune faction palestinienne. 7 hommes armés ont été tués dans des accrochages avec des forces de l'armée israélienne qui, apparemment, a été surprise par l'ampleur de l'opération bien que certaines sources affirment que les services sécuritaires israéliens possédaient des informations précises quant au nombre d'exécutants et de la région ciblée. Israël dit que les hommes armés sont venus de Ghaza à travers l'Egypte. Le mouvement Hamas a pour sa part nié toute implication dans les attentats d'Eilat. L'Egypte pointée du doigt Un soldat et deux policiers égyptiens ont été tués jeudi soir dans un bombardement de l'aviation israélienne, près de Taba en territoire égyptien. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a estimé que la série d'attaques de jeudi «soulignait le faible contrôle de l'Egypte sur le Sinaï, et le regain d'activités terroristes». Les médias israéliens ont émis des doutes sur les capacités de contrôle du Sinaï par les forces armées égyptiennes qui mènent depuis quelques jours une campagne militaire contre des éléments qu'on dit proches d'Al Qaîda, accusés d'avoir fait sauter la station de gaz alimentant Israël et tué un nombre de policiers et de militaires égyptiens. Les Etats-Unis, qui ont condamné l'opération militaire du sud d'Israël, se sont montrés inquiets quant à la sécurité au Sinaï. La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a publié un communiqué dénonçant les «attaques lâches et brutales», lancées près d'Eilat. Ces violences «ne font qu'accentuer nos vives inquiétudes quant à la sécurité dans la péninsule du Sinaï». Quant au sort des Palestiniens, dont les terres sont occupées, qui croupissent depuis des années sous un embargo israélien étouffant, et font face à une crise économico-financière sans précédent, il ne suscite qu'un silence de mort de la part d'une communauté internationale ayant joué un grand rôle dans la longue tragédie qu'ils vivent depuis plus de 63 ans.