«L'heure est grave : dans cette période de campagne présidentielle, nous mettons en garde tous les candidats contre la tentation d'instrumentaliser ce drame à des fins partisanes et de diviser les Français sur des critères communautaires que nous récusons», écrivent les signataires. «Nous, intellectuels, responsables ou citoyens musulmans, juifs, chrétiens ou non-croyants, voulons manifester notre volonté de préserver l'unité de la nation autour des valeurs de la République dans l'épreuve que traverse le pays après l'assassinat d'enfants juifs, de leur professeur et de jeunes militaires à Montauban et Toulouse», selon le texte. Selon les signataires, «toute déclaration, tout geste, toute mesure qui tend à désigner telle ou telle religion, telle ou telle culture à la méfiance publique sert, même indirectement, leurs desseins et affaiblit notre culture commune dans une société à la fois une, dans ses fondements, et multiple, dans ses approches et son expression». «Loin de s'opposer entre eux, juifs, musulmans, chrétiens et non-croyants doivent coopérer sans relâche à la préservation – y compris dans leurs propres rangs ! – des principes communs d'égalité et de laïcité, seuls capables d'assurer la tolérance réciproque, la liberté des cultes et des opinions, le maintien de la fraternité et le développement d'une dynamique irremplaçable, celle d'une société riche de sa pluralité», recommandent-ils. Universitaires, religieux, responsables associatifs et politiques, écrivains et journalistes, parmi lesquels le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, la députée de Guyane, Christiane Taubira, et le journaliste et écrivain Jean Daniel, figurent parmi les signataires.