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un autre regard sur les sondages français
Publié dans El Watan le 04 - 04 - 2012

Plus graves encore, les révélations sur les tueries de Toulouse et de Montauban et les possibles implications des services de sécurité français soupçonnés par des élus d'avoir tout fait pour empêcher le présumé assassin Merah de parler. Suspicion d'autant plus fondée que les ministres de la Défense et son collègue de l'Intérieur viennent d'interdire aux directeurs généraux des services de sécurité de répondre à certaines graves interrogations du Sénat ; une institution de souveraineté pourtant qualifiée pour être comptable de tous les actes régaliens des grands services publics de la République française. Par ailleurs, certains élus français ne manquent pas de faire le parallèle entre les émeutes sanglantes de la gare du Nord et les horribles assassinats de Toulouse et Montauban.
Curieusement, font-ils remarquer, et comme par un curieux hasard, ces drames se sont déroulés à la même période électorale – mars 2007, mars 2012 – à un mois du premier tour de l'élection présidentielle. Les deux drames visent les mêmes communautés françaises musulmanes et immigrées comme seuls et uniques responsables de ces graves dérives. Dans les deux cas, les buts et les finalités sont les mêmes : instiller la peur et l'épouvante dans la tête des Français ; créer une diversion, développer un discours électoral pour dire, en gros, je suis le seul à sauver la France et les Français de ce péril. Ce procédé fonctionnera-t-il encore en 2012 comme il a si bien fonctionné en 2007 ? Pas sûr ; cette fois, le Sénat (à majorité socialiste) commence à mettre son nez dans la machinerie et les combines de Sarkozy.
Certains sénateurs n'hésitent pas à suspecter le patron de la DCRI de coup de main donné à son ami le Président, tout en sauvant in fine sa tête et son poste déjà menacé pour d'autres affaires bien connues. Ce qui incline aussi MM. Hollande et Mélanchon à parler de clan et de bande organisée du pouvoir au travers de ces affaires récurrentes. Eva Joly n'hésite pas, elle, à accuser carrément N. Sarkosy de vouloir échapper aux graves poursuites judiciaires qui le menaceraient s'il perdait le pouvoir et de chercher à conserver son immunité en se faisant réélire à tout prix. Aucun media public ou privé ne reprendra ou n'envisagera cette hypothèse pourtant si plausible et si vraisemblable. Comme dans les Républiques bananières et infra-bananières, Algérie en tête, ils sont nombreux ces journaux et journalistes à tourner sous la gravitation et les pesanteurs du ventre pour n'en rien dire. Rarement pour écrire sous l'attraction ou les contraintes du cœur et/ou de l'esprit. Une vraie invention du capital corrupteur qui sait si bien faire taire les journalistes bavards et souvent repus des largesses du capital.
Bien entendu, la grande presse française et les médias lourds en particulier, télévisions en tête, n'évoquent jamais, ou si peu et si mal ces liens et ces parallèles mettant en cause la responsabilité de M. Sarkozy et de ses proches conseillers dans les graves désordres qui perturbent la France. Ils n'y sont pour rien se dit-il et s'imprime-t-il. D'autant que le plus remuant et le plus écouté d'entre eux est un certain Patrick B., un fasciste d'extrême droite se dit-il, bien connu dans les milieux de la presse pour son islamophobie et ses haines anti-immigrés, anti-arabe et anti gauche. Il a perçu pour ces qualités-là, d'expert en xénophobie et en haines multiples, plus de 1,5 million d'euros juste pour apprendre à N. Sarkozy comment haïr et exclure les musulmans et les immigrés. La France maurrassienne doit aussi à ce type le tristement célèbre ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration. Un admirateur et adorateur de l'OAS et de J.M. Le Pen.
Voilà avec quelle lunette M. Sarkozy est-il conseillé pour regarde les musulmans de France et les immigrés. Un vrai délire. Les Français électeurs auront-ils la mémoire aussi courte que l'affirmait le célébrissime Général De Gaulle ? Seront-ils encore et toujours «ces veaux suivistes» toujours selon une autre sentence définitive du même célébrissime général et que son fils Philippe aimait souvent à rappeler ? Seront-ils ces veaux (par le Général qualifiés qui iront par millions, indolents, emplir les urnes béantes de Sarkozy ? Par sûr cette fois. Parce qu'il arrive parfois aux Français de vouloir ressembler par l'honneur et la dignité, par la hauteur aussi, à Louise Michèle, à Guy Môquet, à Maurice Audin, à Fernand Yveton, à Pierre Ghenaïssia… et à des milliers d'autres petits anonymes.
C'est la force de cette France diverse et plurielle, riche de ses diversités et des différences qui l'enrichissent. Cette belle et seule France que nous aimons. Cette France qui a aussi donné Yacine, Dib, Assia, Khaled et Zidane. Sans jamais vouloir contrarier les arrêts sentencieux et irrévocables du généralissime, je m'autorise aussi une appréciation différente des Français : ils ne sont pas des veaux et n'ont pas toujours eu la mémoire courte. Ils ont été si souvent héroïques, tellement été braves et forts qu'ils ont libéré toutes les Bastilles qui leur interdisaient la vie : la liberté. Mélanchon a refait ce chemin-là, de re-libérer la Bastille, suivons le et demain : l'internationale sera le genre…
Mais passons ; il y a pire et pire. Si toutes ces casseroles que traîne le Président sortant étaient portées à la connaissance des électeurs français, il serait hautement improbable que le candidat Sarkozy franchisse le premier tour. Nous avons donc envisagé l'hypothèse plausible que le grand public électeur français soit un peu informé sur les techniques de matraquage de l'opinion et, réalisé sur cette base, de nouvelles projections sur les possibles performances de chaque candidat.
Nous avons imaginé que l'électeur français soit devenu majeur, mature et informé des enjeux majeurs qui entourent cette élection présidentielle.
Voici donc les prévisions de l'Institut Abassacom sur les scores réels des candidats à la prochaine élection présidentielle française si les médias lourds publics et privés avaient fait correctement leur boulot ; ce qui est rarement le cas et qui, à leur corps défendant, leur est rarement permis ; le dernier mot revenant toujours et seulement au propriétaire du support diffusant le message.
Nous avons obtenu ces scores en combinant et en intégrant les scores et les indices d'évolution (progression, régression) de chaque candidat avec des paramètres ponctuels de redressement et de modération découlant de l'actualité et des rendements factuels du candidat présidentiable sans aucun préjugé a priori. Nos projections ont également pris en compte et en calcul les facteurs d'influence de certains grands instituts de sondage aux liens politiques et commerciaux avérés avec certains gros intérêts (patronat, CAC 40, partis politiques) et forcément donc tentés de favoriser certains candidats pour ne pas dire un candidat certain.
L'Institut Abassacom, pour des raisons non moins militantes, tente ici de corriger et de redresser ces sondages qui tentent d'orienter et parfois d'inverser les grandes tendances de l'opinion publique française. Pour avoir pratiqué et enseigné le sondage, à la base comme au plus haut niveau, je peux affirmer ici que certains établissements de sondage fonctionnent comme des chapelles politiques totalement dévouées aux capitaux et aux patrons qui les possèdent.
Savez-vous que l'Institut de sondage CSA, très actif et réactif ces derniers temps sur la présidentielle française (ex : Cayrol, Souchon et Associés) appartient en totalité à M. Bolloré, l'ami du Fouquet's et du fameux yacht Paloma où M. Sarkozy a fêté sa victoire ? Savez-vous aussi que l'IFOP, dont on vante trop souvent le professionnalisme et l'indépendance en matière de sondage, est la propriété privée et personnelle de Mme Laurence Parisot, la patronne du Medef ? Alors, où est donc l'objectivité et la neutralité professionnelles quand on est en même temps la défenderesse et militante ouvertement et publiquement engagée auprès de M. Sarkozy ? Où est donc la marge, la distance et aussi la morale professionnelle quand on est si engagée si proche du Président-candidat ?
Savez-vous aussi que la Sofres n'est plus la Sofres et que, depuis 2008, année de son rachat par le groupe britannique, elle signe ses études françaises, y compris ses sondages sur les présidentielles françaises, TNS. C'est une tromperie commerciale. Sofres n'existant plus, pourquoi alors ajouter Sofres à Taylor Nelson : seuls propriétaires britanniques de l'ex-Sofres appartenant maintenant à la holding WPP (Wires & Plastics Products) de Sir Martin Sorrell ? La moindre des honnêtetés aurait consisté à dire aux Français que TN (Taylor Nelson) est une société british, cotée en bourse, qui s'inscrit forcément dans le règne de la haute finance britannique ; naturellement donc perturbée par les positions des gauches françaises.
D'autant que les projets fiscaux de la gauche française risquent de contrarier la politique commerciale de TNS dont le propriétaire WPP, leader mondial, a déménagé à la cloche des bois en élisant domicile dans un paradis fiscal, l'Ile de Jersey. Par cette délocalisation, Sir Martin Sorrell réalise un gain fiscal annuel de deux cent quarante millions d'euros et, aussi, des compressions de personnels dont on aura deviné les motivations commerciales et les gains financiers. Et comme tous les projets de gauche inscrivent l'arrêt des saignées fiscales dans leurs priorités présidentielles, je soupçonne aussi ce gros institut de sondage, qui s'affirme français par sa raison sociale, d'arranger et d'orienter ses sondages afin de préserver ses propres intérêts en France où il est leader. Parfois, il leur arrive le malheur de dire le vrai ; juste pour maintenir et préserver leur crédibilité. Pour ne pas mourir face à la concurrence des petites boîtes locales françaises.
Cette élection est d'une importance capitale et vitale pour la haute finance et les patrons du CAC.
Elle met en jeu des sommes considérables, voire des dizaines ou des centaines de milliards d'euros, d'avantages et de privilèges divers que la nouvelle politique fiscale de la gauche menace si elle arrivait au pouvoir. C'est pourquoi les grands instituts de sondage, autant que les partis concernés, se jettent corps et âme dans la bataille de la présidentielle où ils s'impliquent totalement tant leurs propres intérêts sont directement menacés si leur bienfaiteur n'était pas réélu.
D'où le forcing des chiffres et des projections volontairement erronées. Normal, ils défendent leurs propres survies.


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