Nous voulons du travail et immédiatement.» Cette injonction provient de Hichem Hadji, ingénieur au chômage qui, aux cotés de dizaines d'autres chômeurs-diplômés, s'insurge contre la discrimination en matière d'emploi à Ouargla. L'offre d'emploi lancée récemment par l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) a mis le feu aux poudres. «Des ingénieurs, originaires de la région de Ouargla ont été exclus sans aucun motif valable», explique-t-il, non sans colère. Selon lui, les listes établies par l'Agence nationale de l'emploi (Anem) obéissent à des calculs «dangereux» qui ne tarderont pas à envenimer une situation déjà tendue.Hichem Hadji, en compagnie d'autres ingénieurs, est venu hier à notre bureau pour dénoncer la méthode de recrutement en cours au niveau des bases pétrolières du Sud. Lundi dernier, rappelons-le, des dizaines de jeunes chômeurs ont bloqué l'accès au siège de la wilaya de Ouargla pour réclamer du travail. Dans un premier temps, les manifestants s'étaient rassemblés devant la direction régionale de l'Anem, avant de se diriger vers le siège de la wilaya pour y tenir un sit-in. Les protestataires ont également barricadé la rue Si El Haoues, dans le centre-ville de Ouargla, à l'aide de divers objets, bien que surveillés de près par les policiers. A l'origine de la colère des chômeurs, le recrutement, au niveau de la zone pétrolifère de Hassi Messaoud, d'une centaine de personnes qui, selon les protestataires, «ne figurent pas sur les listes des demandeurs d'emploi inscrits à l'Anem». Ils ont, à ce propos, dénoncé les recrutements effectués essentiellement par l'ENTP et qui, selon eux, manquent de «transparence». Ces chômeurs, des diplômés pour la plupart, attendent depuis des années un éventuel emploi au niveau d'une des entreprises pétrolières de Hassi Messaoud et dénoncent en même temps les dépassements de la direction de l'emploi. «Nous ne sommes sont rendus à l'Anem et à la wilaya pour rencontrer les responsables locaux et réclamer plus de transparence dansl'octroi de postes d'emploi, mais personne n'a daigné nous recevoir», explique un chômeur de longue durée, la quarantaine bien entamée. Aucun responsable n'a tenté de discuter, hier, avec les manifestants.