Le tourisme et l'écologie peuvent bien faire bon ménage à Bouira. Le massif du Djurdjura qui domine la partie nord de la wilaya en est l'une des plus importantes potentialités. Les gens en quête de villégiature, de sérénité et de fraîcheur en ces temps de canicule, n'y trouveraient pas un meilleur endroit que le Parc National de Djurdjura (PND). Un éden terrestre qui s'étend sur une superficie de plus de 18 000 ha entre Tizi Ouzou et Bouira.Le visiteur s'y ressource. Selon les services du PND, plus de 1100 espèces floristiques sont inventoriées, soit deux tiers de la flore du pays. Le parc national abrite également 35 espèces de mammifères, 214 espèces avifaunes, dont toute la liste des rapaces d'Afrique du nord. Classé par l'Unesco comme réserve de biosphère et patrimoine naturel de l'Humanité depuis 1997, le PND a de quoi séduire les écotouristes qui s'y rendent, pour admirer de très beaux paysages et satisfaire sa curiosité en découvrant la faune et la flore. Les habitants de la plaine qui ne cessent de suffoquer sous une chaleur torride en ces jours de fournaise peuvent changer de climat en peu de temps. Il suffit pour eux de prendre de l'altitude pour atteindre la station climatique de Tikjda. Pour promouvoir l'écotourisme, le parc national du Djurdjura est manifestement l'une des destinations privilégiées en Algérie. Cependant, pour que ce milieu naturel soit exploité de sorte à ce qu'il devienne un levier économique local, les pouvoirs publics doivent s'impliquer sérieusement. Et pour montrer sa bonne volonté de bien faire les choses en matière de la promotion touristique, la direction du tourisme et de l'artisanat de Bouira a organisé pour la première fois une visite au parc national du Djurdjura, le jeudi 28 juin, au profit des journalistes. Guidés dans leur randonnée par des agents du Parc national, les visiteurs ont eu le privilège d'admirer la cédraie de la réserve intégrale au niveau de Tighzert, où se trouve le fameux chalet de Caf. Les journalistes ont eu à visiter le musée de la nature Mustapha Winfred Muller. Pour sa part, Moussa Heddad, responsable de l'antenne du PND au niveau de Tikjda, qui a accompagné les randonneurs, affirme que la randonnée, pédestre et équestre, est le meilleur moyen pour faire découvrir la beauté du Djurdjura. «On doit encourager les randonnées pédestres et équestres parce que c'est en marchant qu'on peut découvrir les sites les plus pittoresques du Djurdjura, à l'image du lac d'altitude, Tiguerguert, une source gazeuse, Lala Khedidja, Chapeau de gendarme, etc.», souligne M.Heddad. Faut-il noter que le développement de l'écotourisme n'est pas uniquement le rôle de la direction du tourisme mais aussi celui du parc national. «Parmi les missions du parc national du Djurdjura, en plus de la préservation, la protection et la sensibilisation, c'est la promotion de l'écotourisme et les sports de montagne», dit-il. Mais une fois le visiteur entre dans le territoire du parc national du Djurdjura, il est appelé à respecter une série de consignes. Il est strictement interdit de porter atteinte à l'environnement, d'autant plus à l'intérieur d'une réserve de biosphère. On ne crie pas, on n'arrache pas les plantes. Et surtout e pas tenter de déranger les espèces animales ou les attraper. D'après Heddad Moussa, il y a toute une conduite bien particulière à tenir une fois on est dans le parc national ou la réserve de biosphère. «Il est demandé à tous les visiteurs de respecter le milieu naturel et de suivre les consignes qui sont affichées sur des panneaux à l'intérieur du parc et au niveau des station touristiques notamment Tikjda, Tala Rana et Tala Guilef», souligne-t-il. Ainsi, le visiteur doit veiller à la propreté des lieux. «Il faut éviter toute sorte de pollution, que ce soit la pollution par les déchets, sonore, visuelle pour permettre aux visiteurs de profiter du calme et de la sérénité des lieux», ajoute le responsable de l'antenne du PND à Tikjda. «C'est pour préserver ce milieu naturel pour que nos enfants puissent en profiter», a répondu M.Heddad. En revanche, quand les gens se baladent à l'intérieur du parc sans tenir compte de la préservation de l'environnement, le résultat que l'on obtient c'est la dégradation inévitable du sanctuaire de la biodiversité. La situation actuelle du parc national est déjà alarmante. Les déchets sont partout. Certains visiteurs qui ignorent la valeur de cette réserve continuent d'agresser la faune et la flore. C'est pourquoi il faut impérativement apprendre à visiter le parc national du Djurdjura.