Le concours de recrutement des enseignants s'est déroulé hier au niveau des 50 directions de l'éducation. C'était le «grand oral» pour la sélection des nouvelles recrues pour les 28 579 postes budgétaires ouverts dans ce secteur. 16 521 postes concernent les enseignants des trois cycles d'enseignement. Le reste, des postes relevant de l'administration et de l'encadrement. Pour les postulants rencontrés hier à leur sortie du concours au niveau de l'établissement Aïssat Idir, à Alger, «c'était un concours psychotechnique très simple». «Les questions étaient liées principalement aux motivations, au comportement du candidat avec les enfants», expliquent deux candidates. «Je ne sais pas si je me suis bien exprimée durant les quelques minutes qui m'étaient accordées, devant le jury composé d'inspecteurs et de représentants de la direction d'éducation», précise une jeune licenciée en langue arabe ayant postulé pour le poste d'enseignante du cycle primaire. La tutelle a exceptionnellement approuvé la participation de titulaires de licence de l'ancien système ou de diplôme d'études supérieures dans la spécialité exigée pour le poste d'enseignant du cycle secondaire, tout en bénéficiant d'une formation pédagogique et psychologique de 400 heures durant l'année. D'ailleurs, des licenciés en traduction ont été retenus pour le concours de professeur de français. Selon Meziane Meriane, «ce concours est loin d'être un paramètre de détermination des capacités des candidats pour remplir leur mission, que ce soit au niveau pédagogique ou psychologique». Le secrétaire général du Syndicat national des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) estime aussi que le nombre de postes ouvert est loin de répondre aux besoins jugés, selon les syndicat, à 32 000 enseignants pour mettre un terme aux classes de plus de 32 élèves. Il faut donc s'attendre à une surcharge des classes et à un manque en professeurs dans certaines matières, comme le français et les maths, notamment dans le Sud. Certaines matières, comme la langue arabe, représentent un nombre très élevé de candidatures. On y trouve 700 demandes pour 5 postes. Cela renseigne sur l'ampleur du chômage touchant les diplômés et la mauvaise coordination entre les filières d'enseignement supérieur et les débouchés professionnels. Au niveau des 50 directions de l'éducation à travers le territoire national, 266 399 dossiers ont été déposés pour les différentes spécialités, selon le ministère de l'Education nationale. Pour le cycle moyen, cette année, 2976 postes sont disponibles. Les titulaires de licence de l'ancien système ou de diplôme d'études supérieures dans la spécialité sont concernés par ce recrutement. Pour le cycle primaire, 5697 postes ont été ouverts, répartis sur les spécialités de la langue arabe, la langue française et la langue amazighe. A souligner que 2816 enseignants seront recrutés directement, sans concours ; il s'agit des diplômés des Ecoles normales supérieures. Mais la priorité est accordée cette année aux 7848 enseignants du cycle secondaire qui devraient être titulaires d'un mastère ou d'un ingéniorat d'Etat dans la spécialité. Le recrutement pour ce cycle, qui accueillera cette année les élèves issus de la double promotion des 5e et 6e années primaires nécessite, selon le ministère, d'avoir le master ou une licence de quatre ans avec une formation à la clé de 400 heures réparties sur toute l'année en suivant des cours de pédagogie et de psychopédagogie pour compléter le cursus afin d'arriver à un niveau équivalent à bac+5.