Cœur mythique de la ville d'El Milia, le quartier populaire de Adjenak, dont l'origine du mot serait turque, anciennement appelé Laâdjankia en référence à ses habitants, à la proche périphérie du centre-ville, est d'abord une masse d'habitations où résident des milliers de familles proches par alliance par les liens du mariage. Délaissé au profit des autres quartiers qui ont vu le jour bien plus tard, Adjenak aspire à retrouver sa grandeur. Il va du centre-ville jusqu'à des localités plus éloignées. L'Basra, Lamgharache, les Krid et Kehal, ainsi que des familles encore plus nombreuses qui y habitent telles les N'hanah, Tatar, Ladrad, T'har, ou encore Ouled Ali Oubraham et Ladjrafa, pour ne citer que ces secteurs collés à lui, font de ce quartier le plus ancien groupement d'habitations. Un responsable communal a rappelé que la masse de votants représente pas moins de 5 000 inscrits. «Normal qu'on nous courtise à chaque rendez-vous électoral», lance avec ironie un habitant. Même s'il a bénéficié de quelques aménagements, encore inachevés à la rue de Collo qui le traverse, le quartier a besoin d'un effort pour lui donner son éclat. Barbouillé par un gigantesque dépôt d'ordures, qui a pris forme, comble de l'abandon, entre deux établissements scolaires, au lieudit Arsa, son cœur battant, le quartier est livré à des fléaux qui ternissent sa réputation. Sur le chemin menant au CEM, au cœur même de l'ancien siège des gardes forestiers, des individus se retrouvant dans des beuveries nocturnes ont transformé l'endroit en un de dépôt de cannettes de bière vides. Le chômage ronge l'existence des laissés-pour-compte parmi ses résidants. Frustrés de ne pas voir Adjenak sortir de cette ornière, certains se disant jaloux de l'histoire du quartier, se placent en «faiseurs de maires». «Nous voulons que le prochain maire soit issu de Adjenak, il est temps que les hommes du quartier prennent l'audace de se placer dans une liste pour barrer la route à ceux qui nous ont délaissés», proclament-ils. A l'approche de l'échéance électorale du 29 novembre prochain, certains se sont déjà lancés dans la course. Les petits chemins sinueux sont encore inaccessibles pour les réseaux d'AEP et de gaz. «Tellement c'est étroit, les familles se rejettent la balle sur ce problème, certaines refusent le passage de ces réseaux», déplore-t-on. Pas plus que la semaine passée, des habitants de Ouled Ali Ouabraham, se sont opposés à l'aménagement d'une route, au motif que celle-ci ne sert qu'un petit groupe de résidants. Les rivalités familiales constituent des résistances bloquant la réalisation de certains projets.