Plusieurs centaines de parcelles de terrain, dans les quartiers Trab Zahouani, Djazzira, El Mizab, El Merdja et autres ont été occupés illicitement par des inconnus venus, pour la plupart, des localités avoisinantes. Ce phénomène qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes, a commencé en 2010. Au lendemain des émeutes qui avaient secoué la plupart des régions du pays, plusieurs lots de terrain, bien de l'Etat, ont été dilapidés et sacrifiés à la cupidité de certains membres de l'assemblée populaire de la commune de Tébessa, qui seraient impliqués dans une litigieuse affaire de foncier sans précédent dans cette wilaya. Des citoyens avaient pourtant dénoncé à temps, par une pétition (dont El Watan a reçu une copie récemment), cette expropriation du bien public, mais on continue de faire la sourde oreille et de fermer les yeux. «Nous avions saisi toutes les autorités mais aucune n'est intervenue jusque-là», s'indigne un des signataires de la pétition. A ce propos, le wali de Tébessa n'a pas mâché ses mots en déclarant, lors d'un point de presse: «Ces squatteurs vont le payer cher», ajoutant qu'il attend la décision du tribunal pour que toutes ces constructions soient démolies. De plus, il faut savoir que ces habitations qui se multiplient de jour en jour, sont érigées sur des réseaux d'AEP et d'assainissement; c'est le cas, par exemple, de celles de Trab Ezzahouani. Autre bémol, plusieurs dizaines de personnes ont carrément squatté des trottoirs et des petits terrains vagues attenants à leurs constructions, en usant de stratagèmes pour tromper les services municipaux ou la police de l'urbanisme, comme par exemple planter des arbres dans ces espaces et les clôturer, pour ensuite se les accaparer et en faire des extensions à leurs propriétés. Dans les vieilles cités telles que les 200 et les 414 Logements, en plus d'autres quartiers de la ville de Tébessa, les bas rez-de-chaussée ont été transformés en garages ou en jardins privés, alors qu'à la cité route de Békkaria, la façade d'un immeuble (bien de l'OPG) a été complètement modifiée. En l'absence de politique ad hoc et de mesures fermes pour éradiquer ce phénomène de mainmise sur le foncier dans la wilaya, notamment par les services municipaux, plusieurs communes comme Chéria; El Oglat, El Kouif, Morsott et autres ont été frappées de plein fouet par cette dilapidation du foncier qui ne dit pas son nom. A Bir El Ater des constructions sont érigées anarchiquement, sans aucun document, à l'instar de la cité Hay El Omrani, du quartier Essaâda, à la sortie nord de la ville. Malgré cela, elles sont, paradoxalement, branchées à l'AEP et raccordées au gaz et à électricité.