Fort de son départ parfait en Ligue des champions, l'Olympique Lyonnais aborde le double affrontement face à Liverpool avec l'envie de sceller le sort du groupe. Victorieux de la Fiorentina (1-0) en ouverture de la compétition à la mi-septembre puis large dominateur du "petit poucet" de la poule, Debrecen, à Budapest (0-4), 15 jours plus tard, Lyon a une petite idée derrière la tête avant de jouer en Angleterre mardi. "Nous avons bien l'intention de faire un gros résultat là-bas", lance Claude Puel, l'entraîneur. Là-bas, c'est donc Anfield, seul stade mythique que l'OL, au cours de ses 158 précédents matches européens, dont 86 en Ligue des champions, n'a pas visité. "C'est une première et c'est quelque chose d'immense", s'enthousiasme Jean-Michel Aulas, le président de l'OL. "Sur le plan des supporters, c'est impressionnant, la communion qu'il peut y avoir dans cette enceinte. Pour les footballeurs, c'est aussi mythique. Jouer Liverpool, c'est quelque chose dont on rêve depuis des années. C'est extraordinaire." Et le patron de l'OL de lancer une formule, sorte de bande annonce : "J'espère pour nous que ce ne sera pas un chemin de croix mais plutôt une procession vers quelque chose de formidable". Son entraîneur en rajoute : "Liverpool, c'est ce qui se fait de plus costaud en Europe avec Barcelone et Manchester United", estime Claude Puel. "Ce club a su marier son histoire avec les exigences économiques d'aujourd'hui. Et s'il lui arrive de traverser de mauvaises passes, il fait partie des clubs qui ne disparaîtront jamais." Mais au-delà de ces formules d'avant match, il y a les données du terrain avec une dernière levée lyonnaise plus que quelconque face à Sochaux en Ligue 1. Si le septuple champion de France n'a pas perdu sa première place, il a perdu son invincibilité qui le portait depuis le début de la saison. Le défenseur Anthony Réveillère, cependant, dédramatise : "C'est une autre compétition. Il faut se transcender. Il faut laisser le championnat de côté même si c'est un échec. Il faut réagir. Ce n'est pas dans notre style de baisser la tête. C'est à nous de démontrer ce que nous savons faire et le meilleur endroit, c'est le terrain." Et comme Liverpool a lui aussi perdu, Jean II Makoun sent déjà un parfum de revanche. "C'est vrai que les deux équipes auront une défaite à oublier", note le Camerounais. "J'imagine que Liverpool voudra nous mettre la pression d'entrée, marquer vite. Il faudra être très concentré sur notre jeu." Claude Puel a déjà son plan d'attaque : "Il faut s'inspirer de Bordeaux qui était allé à la Juventus de Turin pour s'y imposer (et avait obtenu un nul, 1-1). Et nous avons bien l'intention de faire un gros résultat là-bas. Pour Jean-Michel Aulas, les six points déjà empochés par Lyon n'autorisent aucune euphorie. "Je ne pense pas que Lyon soit devenu le favori de sa poule avec deux victoires en deux matches", explique le patron de l'OL. "Je pense toujours qu'il y a toujours trois équipes pratiquement sur la même ligne. "Debrecen, cela s'est très bien passé mais il y a eu de la réussite d'entrée en marquant dans les premières secondes", se souvient-il. "Il faut être très prudent car la victoire de la Fiorentina devant Liverpool montre que tout est possible et les deux matches contre les Reds devraient rendre leur verdict pour les clubs qualifiés."