Le journaliste irakien Mountazer Al Zaïdi, célèbre pour avoir lancé ses chaussures à la tête de l'ex-président américain George W. Bush, a annoncé hier la création d'une fondation humanitaire de droit suisse destinée à venir en aide aux Irakiens. « Depuis Genève, (...) je lance un appel en faveur de mon peuple et j'annonce le lancement d'une fondation humanitaire pour mon peuple », a expliqué, lors d'une conférence de presse à Genève, Mountazer Al Zaïdi. « Je pense aider en priorité les orphelins, les veuves et les déportés. Nous voulons construire des hôpitaux, des centres médicaux, un centre pour remplacer les membres des personnes handicapées suite à cette guerre », a-t-il ajouté. La fondation Al Zaïdi possède depuis lundi un site internet mais n'a pas encore été créée juridiquement. Elle disposera au départ d'un capital de 50 000 francs suisses (33 000 euros) et sera de droit suisse, a-t-il précisé. Le journaliste a une nouvelle fois dénoncé les violences en Irak et demandé à la communauté internationale de traduire en justice les responsables de la guerre, « avec à leur tête George Bush ». Il a accusé « l'occupation américaine » d'avoir provoqué « plus d'un million de morts, cinq millions d'orphelins, plus d'un million de veuves, sans compter les réfugiés et la misère ». Des chiffres sans commune mesure avec ceux fournis la semaine dernière par le ministère irakien des Droits de l'homme. Selon un document du ministère, les violences en Irak ont causé la mort de plus de 85 000 personnes entre 2004 et 2008 et fait près de 150 000 blessés. Mountazer Al Zaïdi n'a pas donné de précisions sur la provenance des fonds qui financeront sa fondation, mais a indiqué vouloir « faire appel à tous les esprits libres du monde ». Considéré comme un héros par beaucoup dans le monde arabe, Mountazer Al Zaïdi est devenu célèbre après avoir lancé ses chaussures sur le président américain le 14 décembre 2008, lors d'une conférence de presse à Baghdad. Il a été condamné à un an de prison, avant d'être libéré au bout de neuf mois. Il avait déposé en début d'année une demande d'asile auprès de la Confédération helvétique avant de se raviser, préférant obtenir un visa touristique de 90 jours.