La rentrée officielle du secteur de l'enseignement et de la formation professionnelle s'est déroulée cette année dans l'enceinte de l'institut Kadda Belgacem en présence des autorités civiles et militaires et des représentants du ministre, mais une rentrée perturbée par cette grogne que manifestent enseignants et personnel du centre Hamdani Adda (CFPA-1). Le personnel, appuyé par la section syndicale et même par l'Union de wilaya UGTA, prétexte un contentieux entre le directeur et un PEP faisant fonction de surveillant et la non-perception de certains droits échus au titre des œuvres sociales. Pour le contentieux, certaines voix, sous le couvert de l'anonymat, trouvent paradoxal qu'un responsable sanctionne son administré puis l'assigne en justice pour des faits anodins, alors que d'autres imputent cette grogne au fait que le directeur, nouvellement promu, n'a pas fait preuve de tact. « Nous avons tenté de joindre M. Bouziane mais le téléphone de ce responsable ne daignait pas s'ouvrir et c'est le DEFP (directeur de l'enseignement et de la formation professionnelle) qui nous a répondu », a déclaré hier l'un des protestataires. Il enchaîne : « Il est étrange que cette grève coïncide avec la traduction en conseil de discipline de l'un des instigateurs », ajoutant que « le budget est consacré en priorité au paiement des salaires et à faire face aux dépenses, notamment pour le paiement des fournisseurs ». Cette deuxième grève de trois jours intervient après celle observée la semaine écoulée. Les protestataires, qui avaient lancé un préavis en ce sens, ont fait savoir que « le directeur de l'établissement n'a pas encore résolu les problèmes soulevés, se contentant de promesses ». Au-delà de la contestation, le secteur a bénéficié d'importants programmes de réalisation, d'un CFPA de 300 places pédagogiques et 60 lits à Ain-Hedid, d'opérations d'extension au CFPA de Mahdia et à l'INSFP de Tiaret mais d'autres retards caractérisent le secteur en dépit des efforts et de la volonté affichée de ses responsables. Le secteur, qui accueille 12 232 stagiaires dont 5 157 en résidentielle, dispense aussi des cours pour la femme au foyer avec un effectif de 352 alors que 450 autres personnes des deux sexes suivent des cours en milieu rural. Pour les cours du soir, on avance le chiffre de 781 personnes. Pour une offre de 4 060 postes, l'afflux paraît minime par rapport aux inscriptions. Sur les 2 365 inscrits, dont 736 filles, 2016 nouveaux stagiaires devaient rejoindre les bancs. Quelques disciplines nouvelles commencent à se frayer un chemin et concourent ainsi à diversifier la formation professionnelle qui reste, en dépit de tout, une planche de salut pour les recalés du système éducatif.