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La capitale peut-elle espérer un pôle hospitalier digne de son rang ?
Publié dans El Watan le 17 - 11 - 2012

Autant d'argent et de magnificence ne laissent aucun doute sur les capacités financières du pays, même si le dernier édifice est dédié gracieusement par la République de Chine. Il serait intéressant et même opportun que les parties contractantes de l'Algérie qui tirent de substantiels bénéfices des plans de charges qui leur sont confiés, offrent à celle-ci des structures en guise de ristourne induite par la manne providentielle. Une manière comme une autre de faire bénéficier toute la communauté nationale des commissions et les dessous de table, cette Arlésienne dont tout le monde parle, mais que personne ne matérialise par des preuves tangibles.
Les structures hospitalières d'Alger, hormis les hôpitaux de Kouba (Bachir Mentouri), Baïnem (Nouredine El Atassi) et d'El Harrach (Salim Zmirli) relativement récents, datent toutes du siècle dernier. Presque tous pavillonnaires, leurs bâtiments sont en état de délabrement structurel avancé. Ils n'offrent presque plus de possibilité de modernisation. Faits et refaits à neuf par des opérations ponctuelles et sans vision prospective, ils geignent sous la charge du nombre et des coûts de fonctionnement prohibitifs, les plus visibles étant ceux du chauffage et du conditionnement d'air par splits.
Energivores de par l'amplitude de leurs terrains d'assiette, la configuration du bâti et leur ouverture aux quatre vents, ne répondront jamais aux règles de l'hospitalisation moderne, ni à l'humanisation galvaudée depuis plus de deux décennies, aussi bien par les professionnels du secteur que par les politiques et exigée par les usagers eux-mêmes qui subissent les contrecoups de la décrépitude. Il n'est plus permis de voir ces patients transportés sur des brancards roulants et exposés aux regards du public visiteur et ces chariots alimentaires butant sur la rugosité des allées, ou encore ces écriteaux lugubres annonçant ostentatoirement : «Morgue». Les hôpitaux modernes disposent de coursives discrètes reliant les divers bâtiments entre eux, ou du moins à ceux qui abritent les plateaux techniques d'imagerie médicale ou de biologie. Il est encore moins permis de faire escalader des escaliers à des porteurs de cardiopathies pour accéder aux différents services d'exploration fonctionnelle, fait qui peut être fatal à ces patients.
En dépit des volontés bien intentionnées, il n'en demeure pas moins qu'une mise à plat est nécessaire. Il faut résolument lancer un plan sanitaire spécial fait pour Alger. Il y va de même pour Constantine qui s'est, jusqu'ici, contentée du rustique et poussif hôpital Ben Badis. Oran a bénéficié de l'Etablissement hospitalier universitaire (EHU). Ces capitales régionales doivent impérativement disposer de services hospitaliers de haut niveau pour permettre au profond pays de bénéficier de la proximité des meilleurs soins. Couvrir les façades d'aluminium et de vitrage ne servira qu'à cacher, provisoirement, la misère de ces hospices quoique ce genre d'établissements, sous d'autres cieux, connaissent un meilleur sort. Ne dit-on pas que le miroir d'une ville est son hôpital ?
Le souhait serait de délocaliser les hôpitaux Nefissa Hamoud d'Hussein Dey, Lamine Debaghine de Bab El Oued et Mustapha ; à eux seuls, ces hôpitaux doivent drainer, probablement, le tiers de la circulation automobile et la moitié des visiteurs de la capitale. Le principal établissement hospitalier de la capitale date de la deuxième moitié du XIXe siècle. Compte tenu de sa charge historique, cette relique hospitalière est à verser au patrimoine muséal de la nation. Ce bref rappel événementiel restitue, on ne peut mieux, l'enracinement de cet édifice public dans l'histoire coloniale du pays : «Avec 20 000 planches envoyées de Palma, on monta dans les jardins de la villa Mustapha Pacha située à une demi-lieue de la ville des baraquements pour recevoir malades et blessés» (H. Klein).
Les jardins font partie d'un vaste ensemble couvrant toute la colline coiffée aujourd'hui par ce bel édifice qu'est le palais du Peuple et qui appartient aux héritiers du dey Mustapha Pacha (1798-1805). Fortin d'Ivry, un riche colon, fit don à la ville d'Alger, par testament du 19 septembre 1840, d'une somme de 1 200 000 francs pour la construction d'un hôpital civil à Mustapha. Bâti sur 8 hectares, constitué de baraquements, l'hôpital fut militaire à ses débuts en 1854, et ce n'est qu'une vingtaine d'années plus tard que des pavillons en dur y furent construits. Le 21 mai 1855, les médecins civils y ouvrent des cours aux étudiants, mais ce n'est que le 18 janvier 1859 que seront inaugurés les cours officiels dans le cadre de la nouvelle Ecole de médecine créée en 1857.
C'est après 1877 que seront édifiés les 14 pavillons sur les plans de l'architecte Jules Voinot. Les premiers services ouverts furent la pédiatrie en 1883, et l'obstétrique en 1884. Décidés en 1920, les agrandissements, exigés par l'accroissement démographique et les exigences de soins, vont faire que le nombre de pavillons va doubler en 1930, pour atteindre la trentaine. Poursuivis en 1944, ils n'ont jamais cessé y compris après l'indépendance. Ce plaidoyer historique n'est certainement pas suffisant pour aboutir à la nette conviction de la délocalisation de la vénérable maison de santé, ce sera l'appréhension du risque sismique qui obligera les pouvoirs publics à envisager une autre implantation.
Sans intention délibérée de verser dans l'alarmisme, on dit que le site est traversé de part en part par une faille géologique, où le regain d'activité sismique n'est pas à écarter. A ce titre, il serait judicieux et opportun de regrouper les grandes spécialités en hôpitaux autonomes sur un même lieu, à proximité des axes autoroutiers telles que la médecine interne, la gynéco-obstétrique, la pédiatrie, la chirurgie et les urgences médicochirurgicales avec leurs spécialités. Ils peuvent être dotés des mêmes services communs pour la maintenance du bâti et l'entretien des surfaces. La blanchisserie et la cuisine ont depuis longtemps trouvé preneur chez le traiteur. Ces hôpitaux devraient comporter des capacités d'accueil extensibles.
L'hôpital de Roissy, en région parisienne, dont la capacité théorique est de 300 lits, peut l'augmenter à 400 lits en utilisant ses larges couloirs équipés d'arrivées de gaz médicaux. Cette prédisposition permet d'installer en cas de catastrophe majeure des lits d'urgence en pis-aller. Quant à l'hôpital Issaâd Hassani de Beni Messous, cet ancien fleuron de la pneumologie et de la pédiatrie peut, compte tenu de ses réserves foncières encore libres, bénéficier d'une opération-tiroir pour ériger des bâtiments de substitution à plusieurs niveaux. Ce n'est qu'à ce prix que le pays pourra mettre au diapason ses capacités matérielles avec ses capacités humaines, dont il n'est nul besoin de souligner la compétitivité sur le plan régional ou même international.
L'Ecole de médecine d'Alger a eu ses heures de gloire, en dépit des gorges chaudes qui tentent de la discréditer par le nombre relativement élevé des transferts pour soins à l'étranger. S'il fallait admettre à notre corps défendant les transferts à l'étranger, notamment en France, eu égard aux avancées technologiques de ce pays, il est difficilement acceptable d'avoir changé de cap pour quémander des soins à un petit pays comme la Jordanie qui a réussi spectaculairement à rendre ses prestations sanitaires attractives.


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