Le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Cherif Abbas, a lancé, hier, lors de sa visite à Batna, un appel à tous les moudjahidine pour la récolte de leurs témoignages concernant la révolution algérienne, et plus spécifiquement la période 1954-1956. En effet, une opération d'enregistrement de ces témoignages a débuté symboliquement dans la Wilaya I historique. Quarante anciens combattants seront entendus, et ce, dans 4 ateliers aménagés pour l'occasion au musée du Moudjahid. L'opération continuera à travers 5 autres wilayas de l'Est (Khenchela, Tébessa, Oum El Bouaghi, M'sila et Sétif) et un studio au niveau du Musée national sera mis à disposition pour terminer cette opération. Le ministre, dans son discours prononcé dans une salle annexe au musée, a donné le ton quant à la manière dont ces témoignages seront «contés», disant : «Au ministère on a pris comme ligne de récolter et de mettre en valeur tout ce qui glorifie l'histoire de l'Algérie. Ce que nous avons déjà comme témoignages n'est pas à la hauteur de notre Révolution.» Revenant sur la polémique de l'ouverture des archives, il affirme qu'«elles contiennent une partie de la vérité et non toute la vérité», n'hésitant pas à remettre en cause la crédibilité des auteurs de rapports et autres articles de journaux de l'époque. Paradoxalement, il assurera que les témoignages des moudjahidine sont complètement crédibles, mais qu'il ne faut pas, par exemple, exagérer sur le nombre de morts infligé au camp français. Par ailleurs, le ministre s'est refusé à répondre aux questions des journalistes spécialement celles concernant les relations franco-algériennes. «Demandez au ministre des Affaires étrangères», a-t-il répliqué.