Le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Cherif Abbas, a donné, lundi dernier au musée du Moudjahid de Khenchela, le coup d'envoi de l'opération de recueil de témoignages sur la Révolution. Au cours d'une cérémonie, organisée en présence de Moudjahidine de la région des Aurès, le ministre a qualifié l'opération de «sensible et d'importance» pour la «préservation de ce pan de la mémoire nationale lié à la lutte pour l'émancipation et la dignité». Il a estimé que ce travail relève du «droit des générations futures de tout connaître de cet épisode héroïque de l'histoire nationale qui a ouvert la voie à de nombreux autres peuples assoiffés de liberté». L'écriture de l'histoire de la guerre de libération nationale, à un moment où l'Algérie célèbre le cinquantenaire de son indépendance, doit se fonder, a ajouté le ministre, sur «les témoignages vivants de tous ceux qui, dans toute l'Algérie, ont vécu la Révolution, qu'ils soient Moudjahidine ou simples citoyens». M. Abbas a également estimé que ce qui a été écrit dans les livres ou dans des magazines sur la guerre de libération nationale, ainsi que tous les documentaires ou films réalisés sur le sujet, «restent en deçà de la grandeur de la Révolution algérienne reconnue dans le monde entier». «Tous ces écrits, documentaires, films ou autres ne reflètent, en fait, que certaines parties de la glorieuse Révolution», ce qui fait, selon M. Abbas, que la tâche «est loin d'avoir été accomplie». Le ministre a invité «tous ceux qui détiennent des témoignages vivants sur la Révolution libératrice, particulièrement sur la période 1954-1956, à se présenter au Centre d'études et de recherches sur le mouvement national et la révolution du 1er novembre 1954 où le ministère des Moudjahiddine assurera leur prise en charge». Estimant que l'écriture de l'histoire de la Révolution «n'est en aucune manière l'apanage du seul ministère des Moudjahidine», M. Abbas a invité historiens, journalistes, enseignants et institutions à contribuer à cet effort. Le ministre a assisté, au musée de wilaya du Moudjahid, à une partie de l'enregistrement de témoignages auprès de Moudjahidine de la région, parmi lesquels Tahar Bouchareb, Mohamed Laskri, Tahar El Ayach et Moussa Saâdaoui. Le ministre avait symboliquement lancé cette opération, dimanche à partir de la wilaya de Batna. APS
L'Algérie ne demande pas d'indemnités à la France, mais une reconnaissance de ses crimes Le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Cherif Abbas, a indiqué à Tébessa que l'Algérie «n'a pas demandé à la France de l'indemniser à la suite des massacres qu'elle a commise durant son occupation de notre pays», mais plutôt de reconnaître ses crimes. «Nous n'avons nullement demandé à la France de nous indemniser, mais de reconnaître seulement les crimes qu'elle a perpétré contre la population algérienne», a indiqué M. Abbas qui poursuivait sa tournée dans plusieurs wilayas dans l'est du pays pour superviser l'opération de recueil de témoignages sur la Révolution. Le ministre avait auparavant donné le coup d'envoi de cette «opération de la mémoire» au musée du Moudjahid de Tébessa où il a mis un accent particulier sur l'importance de ces témoignages dans l'écrire de l'Histoire de la lutte de libération nationale. M. Abbas a lancé un appel à tous ceux qui détiennent des témoignages vivants sur la Révolution algérienne, particulièrement sur la période 1954-1956, pour qu'ils se présentent au ministère des Moudjahidine à l'effet d'enregistrer ce qu'ils ont vu et vécu durant cette période glorieuse de l'Histoire du pays. Le coup d'envoi de cette opération de recueil de témoignages avait été symboliquement donné dimanche à Batna, pour se poursuivre les deux journées suivantes à Khenchela et à Tébessa.