Le rendez-vous est pris pour 2013 et l'appât semble bien préparé dans les grands laboratoires de l'entreprise, à Shenzhen (sud-est de la Chine) et à Pékin, la capitale de l'empire du Milieu. Il s'agit des nouveaux smartphones Ascend P1, une des dernières technologies de Huawei, et des tablettes qui porteront désormais le label de l'entreprise, qui seront proposés pour la première fois sur le marché algérien. «Le choix du représentant officiel en Algérie est fait et le contrat est signé. Tout est fin prêt pour présenter nos produits au consommateur algérien sans passer par des intermédiaires», affirme Hanane Belhadjoudja, directrice des relations publiques à Huawei Algérie qui a accompagné, le 16 décembre dernier, une délégation de la presse algérienne en Chine pour constater de visu «le gigantisme made in China». Leader mondial du secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC), Huawei veut consolider sa position en Algérie et aussi soigner son image ; elle souhaite même conquérir le grand public qui aura à découvrir les nouveaux-nés de la société, ainsi que l'ensemble de sa gamme. «Nous travaillons depuis des années avec l'opérateur historique Algérie Télécom. L'opérateur public Mobilis commercialise aussi nos produits, telles les tablettes et les clés internet. Mais le consommateur qui utilise ces produits ne sait pas que cela provient de Huawei. C'est pour cela que nous avons décidé d'adopter, dès 2013, une nouvelle stratégie dirigée directement vers le consommateur», précise la jeune directrice. Une étude de marché concluante Selon Mme Belhadjoudja, la décision de mener cette offensive sur le marché algérien n'est pas venue du néant ; elle a été prise après une étude de marché qui s'est avérée concluante. Mais comment se frayer un chemin dans un marché déjà surchargé ? Les responsables de Huawei pensent avoir trouvé la clé ; ils comptent sur «la haute technologie» qui est le fruit du travail des ingénieurs de l'entreprise, qui s'enferment des journées durant dans le département recherche et développement. Un site hypersécurisé, situé au cœur d'une vaste surface (2000 m2) abritant les locaux de l'administration de Huawei, à Shenzhen. C'est ici que sont exposés aux clients de la société «les exploits technologiques de ses ingénieurs». «Nous sommes leader mondial de la 3G et de la 4G. En matière de connexion internet, Huawei est présente déjà en amont en fournissant des équipements nécessaires à Algérie Télécom et en aval à travers les modems qui permettent aux consommateurs de surfer sur la Toile. Et là aussi, les Algériens consomment Huawei sans le savoir», précise Hanane Belhadjoudja. En plus de la partie consacrée aux smartphones, dont la toute dernière innovation, Ascend D1, les cadres de Huawei exposent fièrement les équipements et solutions destinés aux professionnels. «L'entreprise va consolider encore sa position sur le marché mondial et en Algérie. Nous essayons toujours de répondre à toutes les attentes des clients, que ce soit en matière de capacités des produits, d'esthétique et même d'environnement. Par exemple, pour répondre au souci de place, nous avons développé le ‘gigasite empowerd by 7b4m10 solution', qui est un générateur puissant», souligne Salvador Wang Xiongfei, responsable chargé des médias à la direction de Huawei. Selon lui, le matériel vendu aux clients algériens «est homologué». «Nous fournissons des produits similaires à de grandes firmes européennes, comme l'espagnole Vodaphone et la française Orange. Les produits commercialisés sont très économes en énergie», ajoute-t-il. «Fondée par un ancien militaire, héritée par des travailleurs» En matière d'économie d'énergie, Huawei a pensé à une solution : le chipset, qui équipe tous les produits professionnels ou grand public, qui, expliquent les responsables de l'entreprise à Pékin, permet d'économiser au maximum l'énergie de la batterie du téléphone, par exemple. «Le mariage entre solution network, équipements pour les entreprises et produits terminaux destinés au grand public sont les clés de notre succès», indiquent-ils. Ce «bel ouvrage» (traduction de Huawei en français) est l'œuvre d'un ancien militaire chinois, Ron Zhengfei, qui l'a fondé en 1988. «Aujourd'hui, ce sont les travailleurs qui détiennent la majorité des actions. Ron Zhengfei veille à coordonner les activités de l'entreprise», précisent les cadres de l'entreprise.Vingt ans après sa création, l'entreprise a réussi l'exploit de se classer, en 2012, dans le top 500 des entreprises génératrices de fortunes (351e place mondiale). Au moment où la crise économique mondiale met en difficulté les entreprises occidentales, Huawei, selon le rapport d'audit de KPMG, réalise un taux de croissance de 22%.