Le parti d'Ahmed Ouyahia réalise le meilleur score dans l'élection du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation organisée, samedi dernier, avec 24 sur les 48 sièges à pourvoir. Avec ce résultat, le RND devient la première force au niveau de la Chambre haute du Parlement avec 44 membres sur les 96 élus au scrutin indirect et secret. Il bat ainsi son frère ennemi, le FLN, qui l'a privé de sa majorité en 2009. Ce résultat est aussi une bouffée d'oxygène pour cette formation secouée par une grave crise interne. Et la direction du parti jubile. «Nous avons gagné 24 sièges. C'est un score très honorable qui nous permet de renforcer notre position au Sénat», affirme Miloud Chorfi, chargé de communication du RND. Pour lui, ce score «confirme la crédibilité et l'engagement des élus du parti». «C'est un score remarquable qui nous permet d'être représentés au niveau de tout le territoire national. Nous avons récupéré plusieurs wilayas et je salue notre base et nos élus», lance-t-il. «Ces résultats confirment aussi que le RND est sur la bonne voie, d'autant plus que ce score est réalisé grâce à un travail mené sur le terrain. Il faut rappeler dans ce sens que le secrétaire général, a sillonné, dans le cadre de la campagne électorale, 42 wilayas», précise-t-il. Contrairement aux responsables du RND, la direction du FLN fait profile bas. Le parti de Belkhadem, qui se targue d'être «la première force politique du pays», a perdu de nombreux sièges. Même dans les wilayas où il a le plus grands nombre d'élus, à l'image de Sidi Bel Abbès où le candidat du FLN a été battu par celui du RND. En effet, l'ex-parti unique n'a remporté que 16 sièges. «Nous avons eu 16 sièges, dont celui d'Alger. Mais je ne peux pas faire de commentaire. Il faut attendre la confirmation de ces résultats par le ministère de l'Intérieur et le Conseil constitutionnel», précise Kassa Aïssi, chargé de la communication au FLN. Visiblement très déçu par l'issue de l'élection, alors que le FLN a eu la majorité des sièges aux APC et APW, il préfère parler de «la position majoritaire dans toutes les assemblées qu'occupe en ce moment le parti». Même sentiment de déception au MSP. Le retour du FFS et Ahd 54 crée la surprise Le parti islamiste, qui avait présenté des candidats dans 21 wilayas n'a obtenu aucun siège. «C'est un résultat logique, conforme à ceux des élections du 29 novembre où nous n'avons pas eu la majorité au niveau des institutions locales. Ce sont ces résultats (ceux des locales) qui ne sont pas logiques et nous l'avons déjà dénoncé», commente Farouk Tifour, porte-parole du MSP. Selon lui, «l'entrée en jeu de l'argent sale a faussé la pratique de la politique en Algérie». Le MSP, ajoute-t-il, demande la suppression du Sénat. «Nous demandons un système parlementaire avec une seule Chambre où le parti majoritaire se chargera du développement économique du pays. Il faut apporter des corrections lors de la prochaine révision de la Constitution», soutient-il. L'élection de samedi dernier s'est soldée par le retour du FFS après une longue absence. Sur six candidatures, le FFS a remporté deux sièges à Tizi Ouzou et Béjaïa. La plus grosse surprise a été créée par Ahd 54 qui a réussi à arracher le siège de Souk Ahras, devant le FLN et le RND. Le MPA de Amara Benyounès et le front El Mostakbel ont arraché deux sièges, le premier à Relizane et le second à Oran. Les trois derniers sièges ont été gagnés par des indépendants.