Les états-majors des partis affichent leur volonté d'éviter le remake du scénario enregistré en 2007, où un nombre important d'APC est resté bloqué durant plusieurs mois, voire durant tout le mandat. Nouveau casse-tête pour les partis politiques ayant pris part aux élections locales du 29 novembre dernier. Après la longue attente des résultats du scrutin, les candidats gagnants sont confrontés à une sérieuse problématique : la désignation des exécutifs des APC et des APW. Qui sera le maire où le président d'APW ? Comment procéder à leur désignation ? La préparation de la recette passe inévitablement par des tractations. Et ce sont tous les partis qui sont contraints de jouer le jeu pour éviter des situations plus alambiquées qui risquent de pénaliser le citoyen au niveau local. Du FLN, vainqueur de cette élection, aux derniers partis ayant obtenu un nombre très limité de sièges, tout le monde est contraint de recourir à des alliances. Deux jours après l'annonce des premiers résultats des élections, les négociations commencent. Elles concernent 1150 APC et 46 APW. C'est-à-dire l'écrasante majorité des Assemblées locales. Comment éviter les blocages de ces institutions ? C'est la question qui se pose à l'heure actuelle. Pour apporter des éléments de réponse, nous avons tenté de contacter les responsables des partis politiques ayant obtenu un nombre plus important de sièges. Ils se disent tous conscients de la situation. En effet, les états-majors des partis affichent leur volonté d'éviter le remake du scénario enregistré en 2007, où un nombre important d'APC est resté bloqué durant plusieurs mois, voire durant tout le mandat. Les principales formations politiques ne souhaitent pas retomber dans le même problème. Pour y parvenir, ils se montrent disposés à laisser «leur idéologie partisane aux vestiaires». Le FLN, le RND, l'Alliance verte, le PT, le RCD, le MPA et Ahd 54 sont d'accord sur le principe. Dans ce jeu d'alliance, ces formations s'engagent à laisser l'initiative à leurs structures locales pour choisir les listes avec lesquelles ils feront alliance dans les prochains jours. «Le bureau politique s'est réuni hier et aujourd'hui (ndlr samedi et dimanche ndlr) pour examiner cette question. Mais, nous avons laissé le choix aux élus locaux. C'est eux qui doivent décider avec qui ils feront des alliances en fonction des spécificités de chaque localité», assure Kassa Aïssi, porte-parole du FLN, parti majoritaire. Selon lui, «il n'y a pas un parti précis avec lequel nos élus doivent faire alliance». «C'est vrai que nous essayerons de privilégier les partis au gouvernement et ceux qui sont présents à l'APN, mais ce choix n'est pas figé. L'essentiel pour nous est d'éviter le blocage des APC», dit-il. «La nouvelle loi n'a pas réglé le problème du blocage» Le RND, quant à lui, fixe une seule condition : «Faire des alliances en respectant les intérêts et les principes du RND.» Selon Miloud Chorfi, chargé de communication de ce parti, les élus locaux ont la latitude de contracter des alliances. «Nous avons laissé le soin à nos instances locales de faire leur choix. L'Algérie fait son apprentissage de la démocratie et ce genre d'alliance est inévitable», estime-t-il, en se réjouissant d'avoir amélioré le score du RND à l'issue des élections locales. Même son de cloche au RCD qui s'est déjà allié au FFS dans la commune de Aïn El Hammam (wilaya de Tizi Ouzou). «Les Alliances se feront au cas par cas. Nous avons laissé la possibilité à nos élus de contacter les alliances qu'ils souhaitent. Nous allons aussi aller vers des consensus pour ne pas pénaliser le citoyen. La seule condition que nous posons est d'éviter les personnes impliquées dans des affaires de corruption et de détournement des deniers publics», précise Hakim Saheb, chargé de communication du RCD. Le PT, pour sa part, affirme avoir été contacté par le RND dans certaines communes. Mais la formation de Louisa Hanoune, explique Djoudi Djelloul, chargé de communication du parti, posera des conditions d'ordre politique «concernant notamment le respect des orientations économiques du pays et le rejet des repris de justice». Pour sa part, l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) a privilégié l'engagement pour le développement local. «Les contacts ont commencé. Mais nous allons exiger de nos élus de contracter des alliances sur la base d'un pacte d'honneur qui portera sur le développement local et le respect des intérêts du citoyen», soutient Farouk Tifour, chargé de communication au MSP. Ce dernier souligne que le risque du blocage reste de mise, d'autant plus que le nouveau code communal et la loi électorale n'ont pas résolu définitivement cette problématique.