Les habitants du village El Azaïeb, dans la commune de Tigzirt, dénonçant la dégradation de leurs conditions de vie, ont observé hier un rassemblement devant le siège de la daïra. Dès 8h du matin, le siège de la daïra a été le théâtre d'une effervescence particulière, avec la présence de près d'une centaine de villageois, encadrés par des éléments de la police. Dans une déclaration remise à la presse, les protestataires s'insurgent contre le « laisser-aller flagrant, le laxisme désespérant, et un mépris provocateur des autorités face aux besoins du village ». Les protestataires citent comme exemple les divers aménagements entrepris à travers les plages de la ville, tandis qu'« à 100 m de là, l'éclairage public est insuffisant, voire inexistant dans certains quartiers, un réseau d'AEP défectueux…On continue à patauger dans la boue ». Après l'exaspération, place à la protestation, « puisque c'est le seul moyen de se faire entendre », lance un membre du comité. D'après des avis concordants, la non-poursuite des travaux de réhabilitation d'une bretelle qui traverse le village la goutte qui a fait déborder le vase. Cette bretelle se trouve incluse dans un projet de réhabilitation du chemin communal reliant la RN24 au CW3, long de 10 km. Le président du comité du village nous apprend que cette route est empruntée par la majorité des villageois, d'où l'urgence de cette opération. De plus, les dégâts dus aux intempéries de 2007 sont toujours vivaces dans leur esprit. « Pourtant, il y a un budget pour cela ! », tonne un villageois. Le ramassage scolaire « inexistant » n'est pas en reste des revendications. Le président du comité reconnaît, par ailleurs, la venue d'une commission de wilaya qui a conclu à « la légitimité de nos doléances, mais depuis, plus rien ».Vers 8h30, le premier responsable de la daïra reçoit une délégation des citoyens. A sa sortie, vers 10h, elle informe les présents que la situation n'a pas tellement évolué. Le chef de daïra, devant d'autres revendications qui se sont greffées aux premières, aurait demandé à la délégation de procéder par ordre de priorité pour leur règlement. S'agissant du quartier Abla, intégré dans le périmètre urbain et qui a été intégré dans l'étude de l'aménagement urbain, les membres du comité ignorent, jusqu'à présent, la suite qui lui a été réservée. Selon l'avis de la délégation, il n'y a pas eu de choses palpables lors de cette rencontre. Nous recevant la veille pour avoir la version de l'administration, le chef de la daïra de Tigzirt estimait que « depuis mon installation, en novembre 2008, j'ai réglé beaucoup de problèmes ». Et de continuer : « Au contraire, j'ai veillé à l'équilibre entre les villages. Mais on ne peut pas promettre monts et merveilles ! » S'agissant de la bretelle, longue de 1500 m, le premier responsable de la daïra nous informa qu'il n'a pas cessé de harceler l'entreprise retenue pour terminer les travaux. Mais apparemment, d'autres urgences, liées à son plan de charge, ne permettraient pas à l'entreprise de revenir de sitôt à Tigzirt. « Qu'on désigne une autre entreprise », a lancé un citoyen du village.