Chaussures éculées, chemises fripées, blouses aux teintes passées…Ces articles d'habillement sont exposés à la vente au niveau du marché hebdomadaire de Tazmalt. L'ouverture tous azimut du marché local nous a fait entrer de plein pied dans l'univers de la fripe, ce vêtement usager venu d'ailleurs. Ces fringues proposées pour des clopinettes, trouvent facilement preneur. « Depuis que le vêtement neuf est devenu hors de prix, je m'approvisionne régulièrement en articles d'occasion. Ici, pour moins de mille dinars, vous pouvez habiller toute la famille », soutient un jeune père de famille rencontré entre les étals occupant de larges espaces du marché. Des étals qui attirent de plus en plus de gens, à la recherche de la « belle affaire ». Un signe sans doute révélateur du nivellement par le bas généré par la crise économique qui a progressivement laminé de larges pans de la société. « La fripe est pain béni pour les humbles. Avec quatre enfants à charge et un salaire proche du SMIG, je n'ai pas d'autres alternatives que ce marché aux puces pour contenter toute la famille », affirme un quadragénaire, fonctionnaire de son état. Les fripiers qui pullulent à Tazmalt arrangent même les affaires des plus aisés qui trouvent en ces articles usagers, une opportunité pour s'habiller à moindre frais, en réalisant au passage de substantielles économies.