Sociologue de formation et journaliste, le défunt Saddek Aïssat a laissé trois œuvres majeures de référence : L'Année des chiens, La Cité du précipice. (Ed. Anne Carrière) et Je fais comme le nageur dans la mer (Ed. de l'Aube et Barzakh Editions 2004). Il a été coauteur, avec Jacques Dimet et Paul Euzières, de Algérie, une guerre à la société (Ed. Sociales). Saddek Aïssat était un progressiste de la première heure. Dans les années 1970, il était secrétaire général de l'union de wilaya d'Alger de l'UNJA, jusqu'au jour où, victime de l'article 120, il s'est retrouvé sans mandat et sans local. Il était membre du PAGS, et à ce titre, il a connu pendant des années la clandestinité. Menacé de mort par le terrorisme islamiste, il a été contraint de s'exiler avec sa famille à Paris. Passionné d'écriture, il avait mis cette passion dévorante au service des autres. Il avait animé des ateliers d'écriture, initiant des jeunes issus de la seconde génération, mais aussi de jeunes Français de Sainte-Geneviève des Bois au travail de l'écriture. Ayant plus d'une corde à son arc, Saddek Aïssat était un passionné de musique arabo-andalouse. Il avait d'ailleurs commencé à se produire en public avec le groupe Diwan de Béchar, ainsi qu'avec l'Orchestre national de Barbès. En 2004, il avait travaillé sur l'écriture d'une scène du film Sabah avec les élèves du collège Jean Macé de Sainte-Geneviève des Bois. Sadek Aïssat a été inhumé dimanche 9 janvier 2005 au cimetière de Sidi Aïssa à Réghaïa. Ainsi, cette rencontre commémorative a permis à certains intervenants de revenir sur le brillant parcours de cet intellectuel. Le modérateur et journaliste Mohamed Bouhamidi a rappelé que le défunt avait ce don de dresser le portait d'un personnage en 8000 signes seulement. « A partir d'un détail, on comprenait le personnage. Je suis convaincu que les hommes vont s'apercevoir que c'est un grand écrivain. Il était l'héritier de notre culture populaire », a-t-il dit. Un de ses amis, Lamri, a soutenu que Aïssat Saddek était à la fois timide, humain et sectaire. Il est une école de portrait. Les œuvres de ce prolifique homme, a-t-il dit, doivent être enseignées dans les universités algériennes. De son côté, le journaliste et animateur des émissions littéraires Papier bavard à la Chaîne III et Expression libre sur Canal Algérie, Youcef Sayeh, a indiqué qu'il avait connu le défunt dans l'action militante : « Saddek n'aimait pas déranger. Il menait un combat incessant pour se mettre à la disposition des autres. Son écriture était d'un raffinement incomparable. »