Membre actif au sein du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDC), M. Kherba a été condamné, lundi passé, à une peine de deux mois de prison avec sursis et à une amende de 20 000 DA par le tribunal de Médéa pour avoir distribué des tracts. Cette énième condamnation de Abdelkader Kherba est «un signe inquiétant que la nouvelle loi règlementant le fonctionnement des associations est utilisée pour restreindre les activités des groupes de la société civile», a dénoncé Amnesty International en réaction à la peine infligée à M. Kherba, qui est aussi membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme. La condamnation du militant de la CNDC est un exemple «de la manière dont les autorités algériennes utilisent le droit et le système judiciaire à mauvais escient afin d'intimider ceux qui défendent les droits sociaux et économiques», a déploré Ann Harrison, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'ONG.L'impénitent militant, originaire de Ksar El Boukhari (Médéa), est poursuivi dans le cadre de la loi 12-06 relative aux associations en vigueur depuis 2012. Une loi qui a été largement critiquée par de nombreuses ONG et associations, estimant qu'elle ne vise qu'à «restreindre l'action des organisations de la société civile, renforcer le contrôle sur les groupes de la société civile et donner le droit aux autorités à refuser de les enregistrer ou de leur verser des subventions et à suspendre leurs activités ou même à les dissoudre».