Abdelkader Kherba, arrêté le 20 août dernier par la police à Ksar El Boukhari, lors d'une manifestation, a été acquitté par le tribunal de Ksar El Boukhari. Le respect des droits de l'homme demeure encore une question qui préoccupe la société civile algérienne. Des syndicalistes et des grévistes sont arrêtés et traînés devant les tribunaux. Ainsi, le militant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) et membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc), Abdelkader Kherba, a été acquitté, durant la journée d'hier, par le tribunal de Ksar El-Boukhari. «En effet, le militant Abdelkader Kherba, arrêté le 20 août dernier par la police à Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa, lors d'une manifestation contre les coupures d'eau, a été enfin libéré et acquitté par le tribunal de Ksar El Boukhari, qui avait déjà requis contre lui une année de prison et 20.000 DA d'amende», a déclaré à l'Expression Nourredine Benissad, le président de la Laddh. L'acquittement de Kherba constitue un grand acquis aussi bien pour la Laddh, mais aussi et surtout pour sa famille. Aussi, poursuit-il, cette libération révèle qu'il y a en effet violation des droits de l'homme dans le cas de Abdelkader Kherba. Car, son arrestation puis son incarcération est un acte contraire aux lois de la République, sachant que le respect des droits de l'homme est un principe consacré dans la Constitution et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie. En outre, le président de la Ligue a soutenu que la Laddh ne compte pas arrêter son combat dans le cadre de «l'affaire de Abdelkader Kherba». Pour elle, retenir durant un mois un citoyen dans une prison avec toutes les conséquences qui en découlent, puis le relâcher libre et acquitté de toute charge, est un acte qui exige réparation morale pour le concerné. Notons à ce sujet que le non-respect des droits de l'homme en Algérie est une réalité. Les rapports annuels des organisations des droits de l'homme, gouvernementales ou non- gouvernementales soient-elles, sont une preuve tangible. Journalistes, militants des droits de l'homme et syndicalistes ont été en effet confrontés à cette réalité. Ils se sont sentis bafoués dans leurs droits. Rappelons enfin que durant sa détention, Abdelkader Kherba avait entamé une grève de la faim, d'où des militants, notamment, de la (Laddh), ceux du Réseau de défense des libertés et de la dignité (Rdld), se sont déplacés à Ksar El Boukhari pour soutenir le gréviste.