– Quels sont les facteurs qui provoquent le plus l'allergie ? Les facteurs qui provoquent l'allergie sont multiples et variés. Depuis la piqûre d'abeille ou de guêpe en passant par le contact d'une plante (ortie) ou d'un gant en latex jusqu'à la consommation de lait, d'œuf, de poisson ou même de fruits et parfois de médicaments. Enfin, l'inhalation de poils de chat, de poussières domestiques (acariens) ou de pollen représente le facteur le plus fréquent qui peut provoquer l'allergie. Il ne faut pas oublier l'importance des variations climatiques qui doivent nous permettre d'analyser l'impact des allergènes aéroportés soumis à des conditions hyperfavorables pour accentuer la sensibilisation et aggraver les réactions allergiques. Tout le monde sait que les asthmatiques se plaignent fréquemment d'une exacerbation de leurs symptômes en cas de changement de temps. L'influence de la pluviométrie et de la température sur une moisissure hautement allergène, l'alternairia, est bien connue. On sait aussi que les turbulences orageuses provoquent de fortes concentrations de pollen, etc.
– Est-ce que les allergies sont aujourd'hui bien diagnostiquées ?
Reconnaître une allergie est en général aisé aussi bien pour le médecin que pour le patient, car les symptômes en faveur de l'allergie sont faciles à reconnaître : circonstances d'apparition, évolution… Cependant, certaines allergies sont banalisées ou négligées par les patients qui ne consultent qu'en cas de complications. Par contre, certaines manifestations entraînent des symptômes graves (crise d'asthme, conjonctivite, urticaire généralisé, œdème laryngé…) qui obligent le patient à consulter en urgence et le médecin à agir rapidement au risque d'exposer le malade à des complications graves. Ce qui est par contre plus difficile, c'est d'identifier la cause de cette allergie : asthme (acariens ? pollens ? profession ? chat ?), allergie alimentaire (œuf ? poisson ? fruit ? carotte ? persil ?)… A ce moment, la recherche étiologique fait appel à un bilan allergologique complexe et sophistiqué dont les résultats ne sont pas toujours concluants, ce qui explique le retard dans le diagnostic et donc le traitement.
– Quels sont les moyens de prévention des allergies ?
Le moyen de prévention le plus efficace est représenté par l'éviction de l'allergène quand cela est possible. Il est facile de supprimer de son alimentation des œufs ou des crevettes, un peu moins facile de se séparer de son chat si ses poils sont responsables de l'allergie, mais il est plus difficile pour un menuisier ou un boulanger de changer de métier quand leur allergie est due aux poussières de farine ou de bois. Il est encore plus difficile pour eux de trouver un autre «job» avec pour conséquence de reconnaître le caractère professionnel de la maladie avec tout ce qui en découle (réparation, indemnisation…).
– Y a-t-il des mesures spécifiques dans l'utilisation de certaines matières allergisantes ?
Les mesures spécifiques à prendre doivent être à la fois techniques et collectives (suppression ou réduction de la substance allergisante), techniques et individuelles (port de masque…) et médicales (surveillance des sujets exposés). En plus de l'éviction ou quand celle-ci est inefficace, il faut proposer les traitements symptomatiques à base d'antihistaminiques, de corticoïdes, de cromones et enfin l'immunothérapie spécifique, encore appelée désensibilisation, dont l'efficacité a été reconnue dans le traitement et la prévention de la rhinite et de l'asthme allergiques par plusieurs consensus récents.