Les Egyptiens, tout particulièrement les médias, à l'approche du match fatidique du 14 novembre, ont redoublé de férocité et d'inélégance dans les attaques faites à l'encontre des Algériens et de l'équipe nationale. Et si la presse algérienne a quelque peu fait le jeu des Egyptiens en répondant aux provocations, les jeunes ont trouvé une méthode beaucoup plus « classe », et surtout plus drôle, de les contrer. Ne manquant pas d'imagination, et encore mois de talent, ils se sont servis de scènes cultes de films d'anthologie et les ont adaptées au « choc des titans », qui se jouera samedi prochain au Caire, mais qui a d'ores et déjà débuté depuis plusieurs semaines dans les esprits. Conscients de la lutte acharnée que le onze national devra mener afin de décrocher une qualification au Mondial, les adaptateurs sont allés piocher dans le registre des films épiques à succès. Ces derniers retracent toujours les batailles menées par des « outsiders » contre des forces surhumaines, ou contre l'injustice et la hogra. Braveheart a été la première réalisation à être « détournée », et depuis sa sortie sur le site de partage Youtube, elle a été visionnée des centaines de milliers de fois sur Internet. Ce sont aussi des milliers d'inscrits à des réseaux sociaux, tel Facebook, qui l'ont publié sur leur profil. Et quand Mel Gibson campant le « cultissime », William Wallace galvaude ses troupes avant de marcher sur le Caire, en « dardja », s'il vous plaît, la crise de fou rire n'est pas loin ! Techniquement irréprochables, tant le doublage est parfaitement synchronisé avec les situations, les gestes et les mouvements labiales des acteurs, ces vidéos sont aussi pensées pour être visionnées par tous et en famille de préférence. Vierges de toutes insultes ou propos déplacés, les parodies sont aussi épurées de toutes scènes « malséantes ». Il suffit de taper « Algérie VS Egypte » sur un site de partage vidéo et ce sont une pléiade de héros mythiques qui défendront, toujours en arabe, les Ziani et consorts. Quand ce ne sont pas carrément les joueurs qui sont mis en scène. Ziani, par exemple, décidemment « chouchou » des Algériens, prend ainsi les traits de « Maximus », général du long-métrage « Gladiateur », rebaptisé « Karimus Zianus beaugossus » pour l'occasion. Et les monteurs croient dur comme fer aux chances de victoire de leurs fennecs, auxquels ils prêtent une force hérculienne, ou plutôt « achillienne », le film Troy étant lui aussi détourné en faveur de Ziani, qui devient par la même le légendaire Achille. La liste de ces succès au box-office est d'ailleurs longue, puisque l'on peut trouver, entre autres, Léonidas et ses guerriers Spartiates du long métrage 300. Ou encore le président de la FAF Mohamed Raouraoua en Robert De Niro survolté dans le mythique « Parrain ». Mais la palme d'or de l'originalité, de l'humour et surtout de la réussite dans l'adaptation est une scène de La chute, qui met en scène un Adolf Hitler supporter chevronné des Verts. Outré par l'un de ses hommes qui doute des chances de victoire et de qualification de l'Algérie, il s'énerve, s'époumone, et tremblotant et indigné, il affirme : « Impensable que l'on puisse perdre. » L'avenir démentira-t-il le Führer encore une fois ? Réponse le 14…