Les efforts consentis par les pouvoirs publics à Bouira, ces dernières années, pour permettre aux populations rurales d'avoir de l'eau potable de manière ininterrompue se sont avérés infructueux. En effet, plusieurs chefs-lieux communaux ainsi que des villages n'ont droit à ce précieux liquide qu'une fois tous les cinq jours. Voire plus. Ce qui est loin de ce qu'ont promis les responsables locaux. Que ce soit à Ain Bessem, Souk Lekhmis, Sour EL Ghozlane, Bechloul, M'Chedallah, Haizer ou à Lakhdaria, le citoyen n'arrive pas à étancher sa soif. La situation ne semble pas s'améliorer de sitôt. Les travaux de réalisation d'un nouveau réseau AEP qui assurera l'alimentation en eau potable à partir des deux barrages hydrauliques notamment Tilesdit (Bechloul) et Koudiet Accerdoune (Maalla), avancent à pas de tortue. L'attente des populations pourrait s'avérer longue. Et pour s'approvisionner en ce précieux liquide, les villageois font encore recours aux citernes. Cependant, il est à relever que la fin de cette crise n'est pas pour demain. Lors d'une récente visite du wali de Bouira dans la région de M'Chedallah, à l'est de Bouira, pour s'enquérir de la situation du secteur de l'hydraulique, il a été constaté que la réception des projets, si toutes les conditions seront réunies, aura lieu vers la fin du premier trimestre de l'année prochaine. Les responsables du secteur, quant à eux, espèrent qu'avec la réalisation d'une vingtaine de réservoirs de 2000 et 5.000 m3 et des stations de pompage, il n'y aura pas de pénurie d'eau potable dans la région. Mais il faut souligner que les travaux de certains ouvrages viennent tout juste de commencer. Ainsi, cinq communes de l'est de Bouira, notamment Al Adjiba, M'Chedallah, Chorfa, Ahnif et Ath Mansour et quelques villages de la commune de Bechloul vont être alimentés à partir de la station de traitement du barrage de Tilesdit. Ce projet qui a commencé en août 2012 pour un délai de 22 mois, a coûté plus de 5 milliards de dinars. Quant à Saharidj et Aghbalou, deux communes relevant de la daïra de M'Chedallah, elles sont alimentées à partir de la «source noire». De plus, le projet des grands transferts d'eau potable depuis le barrage Koudiet Accerdoune vers les communes du sud de Bouira, notamment Djebahia, Aïn Lahdjar, Raouraoua et Sour El Ghozlane, ainsi que la partie nord de la wilaya de M'sila (Aïn Lahdjal et Sidi Aissa), devrait être réceptionné d'ici la fin de l'année en cours. Ce projet qui a coûté près de 20 milliards de dinars alimentera une population de plus de 250 000 habitants. En ce qui concerne le reste des communes du sud et de l'ouest de la wilaya (Khabouzia, Raouraoua, Bir Ghbalou, Hakimia, Dechmia, Ridane, Maâmoura et Dirah), les travaux des projets AEP à partir du barrage Koudiet Accerdoune vont être lancés en 2014. En attendant la livraison des projets lancés, plusieurs communes sont alimentées à partir des puits et forages. Par ailleurs, les travaux des grands transferts ont été à maintes reprises arrêtés à cause des oppositions des propriétaires terriens qui demandent à ce que leurs terres soient indemnisées équitablement. Si les autorités concernées ont pu résoudre certaines affaires des oppositions, d'autres cas persistent encore. Le projet d'acheminement de l'eau potable à partir du barrage de Tilesdit (Bechloul) au profit de quelques communes de la wilaya de Bordj Bou Arréridj a été bloqué depuis plusieurs mois. Les propriétaires qui n'étaient pas avisés du passage de la conduite AEP sur leurs terres au niveau de la commune d'Ahnif ont demandé une indemnisation conséquente.