La problématique liée à la réhabilitation des deux anciens sites d'essais nucléaires français, à Reggane et In-Ikker, est inévitablement posée à chaque fois que les relations entre l'Algérie et la France soulèvent les questions liées à la Mémoire. Les autorités françaises refusent d'ouvrir les archives se rapportant aux populations locales concernées et aux combattants de la lutte de libération qui étaient prisonniers et qui ont été utilisés comme cobayes dans ces expérimentations. Méprisant l'existence des populations locales, les autorités coloniales françaises avaient décidé que le Sahara, en Algérie, était une zone non habitée et donc ''bonne'' pour ses essais nucléaires. A ce propos, récemment, le Président Abdelmadjid Tebboune, dans son discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement au Palais des Nations (Club des Pins), a souligné que «l'ancien colonisateur est devenu par la suite une puissance nucléaire, mais il a laissé en Algérie des maladies résultant de ses essais nucléaires dont souffrent encore aujourd'hui nos compatriotes dans le Sud». A la fin 2022, dans un entretien accordé au quotidien français Le Figaro, le Président Tebboune a demandé que «la France nettoie les sites de ces essais, vers Reggane et Tamanrasset, où la pollution est énorme», faisant part de son «souhait qu'elle prenne en charge les soins médicaux dont ont besoin les personnes sur place». La question des essais nucléaires a été incluse dans la «Déclaration d'Alger pour un Partenariat renouvelé entre l'Algérie et la France». Mais, visiblement, pour les responsables français, ce ne sont que des paroles. Pourtant, il y a urgence dans ce domaine, au vu de l'impact de ces essais sur l'environnement et surtout sur la santé de la population avec des pathologies jusque-là méconnues dans la région et des cas de cancer ou de malformation chez les nouveau-nés. Les spécialistes affirment que toutes les circonstances ayant entouré ces explosions nucléaires et l'ampleur des effets des radiations qui en ont résulté sur la population de la région ne font aucun doute sur le caractère intentionnel et prémédité de ce crime. Ils confirment qu'il s'agit d'un crime imprescriptible qui engage une responsabilité juridique. Des voix françaises d'experts se sont élevées pour appeler le gouvernement français à collaborer avec les autorités algériennes afin que soient retrouvées les matières radioactives enfouies dans le Sud algérien en conséquence des essais nucléaires effectués par la France coloniale. Ils demandent que la France fournisse à l'Algérie «l'aide technique» et «l'apport d'informations sur les zones où elle a enterré les déchets», pour mettre un terme à un problème humanitaire.