Plus de 8 millions d'élèves reprendront le chemin de l'école dès demain. La rentrée scolaire est placée cette année sous le sceau de la relance de «l'école algérienne» qui a sombré dans de multiples problèmes ces dernières années. Des aménagements de programme devraient avoir lieu et des réponses sont promises pour régler définitivement le problème du poids du cartable, de la surcharge des classes et du déficit en enseignants. Autant de défis que le ministère de l'Education nationale (MEN) dit avoir relevés avec succès. En termes d'infrastructures 25 640 nouveaux établissements scolaires ont été réceptionnés par le secteur de l'éducation, en prévision de cette rentrée scolaire, dont 254 primaires, 99 CEM et 109 lycées. Ces établissements seront encadrés par 20 850 enseignants diplômés des Ecoles normales supérieures dont 797 pour le primaire, 732 pour le moyen et 1321 pour le secondaire. Pour étoffer l'effectif, le MEN a organisé durant l'été un concours de recrutement de plus de 12 000 enseignants. Le nombre total du personnel du secteur de l'éducation nationale est de 664 864 employés. Autre nouveauté de cette rentrée, l'introduction d'un nouveau manuel de français pour la 4e année moyenne et la révision de l'emploi du temps du cycle moyen, pour mieux l'adapter aux différents programmes de ce cycle. Pour alléger le poids du cartable, le ministère a fixé une nouvelle liste du matériel scolaire. Il a instruit les directions de l'éducation pour veiller à l'application de cette liste. Ainsi, le ministère a écarté l'utilisation des cahiers volumineux, optant pour l'utilisation d'un cahier par trimestre. Cela en plus de l'installation de casiers dans tous les établissements scolaires à travers le pays afin que les élèves ne trimbalent pas l'ensemble des articles scolaires. Il y a aussi l'introduction de l'enseignement de la langue italienne comme troisième choix pour la filière des langues étrangères du cycle secondaire général et technique. Mais ces «réformettes» ne répondent pas au fond du problème de l'école qui n'arrive plus à transmettre le savoir aux générations futures. L'état de l'école a été résumé la semaine dernière, de manière peu subtile peut-être, par le Premier ministre qui a appelé à réhabiliter l'enseignement scientifique, indispensable pour la construction et le développement de notre pays. Des chiffres de l'ONS font état du nombre très faible de diplômés des sciences exactes. Ce chiffre est la conséquence directe du système éducatif trop centré sur les sciences sociales et qui a délaissé un tant soit peu l'enseignement scientifique et pratique. La surcharge du programme, hantise des élèves mais aussi revendication des enseignants, n'a toujours pas été réglée. Pourtant, de nombreux enseignants et pédagogues estiment «surhumain» le volume des programmes, toutes matières confondues. Cette surcharge se répercute négativement tout d'abord sur les capacités d'assimilation du contenu. L'année dernière, le ministère a été contraint de fixer un seuil pour les examens de fin d'année en raison des importants retards enregistrés dans l'exécution du programme jugé trop chargé. Cette méthode décriée risque de se reproduite cette année encore. Surtout que, du point de vue pédagogique, les coupes ne peuvent être opérées au courant de l'année scolaire. L'allègement des programmes, estiment des pédagogues, doit se faire avant le début de l'année scolaire par une commission scientifique qui maîtrise le contenu du programme scolaire. Chose qui n'a pas été faite pour le moment. Hormis donc des changements plutôt d'ordre technique, l'école reste la même sur le fond. Une autre année de perdue pour les élèves ?