La visite, dimanche, du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, dans la wilaya a permis d'avoir une idée des potentialités de la région aussi bien dans le secteur des mines que dans celui des hydrocarbures. Le potentiel en charbon vient en premier lieu vu les importantes réserves en place qui ont déjà été exploitées dès 1918. Une exploitation qui s'est arrêtée en 1975. Selon les explications des responsables, c'est en 1907 que fut signalée la présence de lits de houille à Hassi Retma, sur la route de Abadla, et c'est en 1917 qu'a commencé à Kenadsa l'exploitation à ciel ouvert du charbon pour alimenter les chemins de fer à partir de 1918. Les travaux d'exploration et de prospection ont été arrêtés en 1965 puis repris en 1967 par la Sonarem. Les études ont montré qu'il y a eu une exploitation intensive durant la période 1942-1960. L'ex-Sonarem avait réalisé, à partir de 1967, des travaux d'évaluation et d'expertise sur Béchar, Reggane, Timimoun et Tindouf. Sur le bassin de Béchar, il s'avère que les réserves encore en place sont importantes sur les trois sous-bassins de Mezarif, Kenadsa et Abadla. Le sous-bassin de Mezarif recèlerait 142 millions de tonnes de charbon récupérables, celui de Kenadsa environ 12 millions de tonnes et Abadla 109 millions de tonnes. C'est pour mettre en valeur ce potentiel que les pouvoirs publics envisagent de relancer l'exploitation des réserves de charbon pour la production de l'électricité. Pour se faire une idée des possibilités, il faut savoir qu'avec 20 millions de tonnes de charbon, il est possible, selon Sonelgaz, de faire fonctionner une centrale électrique d'une capacité de 300 à 400 MW durant 30 années. Des études sont en cours pour cela et le ministre a annoncé l'objectif «d'avoir une centrale électrique qui fonctionnerait au charbon et permettrait de créer des emplois locaux et d'exploiter cette ressource naturelle». Le charbon n'est pas la seule richesse minière dont dispose Béchar. La région est très riche en minerais, cuivre, or, baryte, palladium… A ce propos, le ministre a reconnu des retards dans l'exploration minière dans cette région en annonçant sa relance et des études pour examiner les opportunités d'exploitation des gisements existants. Sur un autre plan, l'exploitation des gisements de fer de Gara Djebilet, dans la wilaya de Tindouf, pourrait transformer la région de Béchar en véritable pôle minier dans le pays, vu que la wilaya est limitrophe de la wilaya de Tindouf et que le fer produit pourrait transiter par Béchar. Le secteur des hydrocarbures est présent à Béchar puisque Sonatrach a entamé depuis plusieurs années des travaux d'exploration. Ces travaux ont été sanctionnés par une découverte de gaz, selon un cadre de la compagnie. Béchar est considérée comme une région sous-explorée par Sonatrach puisque seulement 9 forages ont été effectués de 1950 à 2009. Depuis 2009, un travail intensif a été lancé par la Sonatrach avec 19 forages dont 9 effectués récemment. Des perspectives intéressantes s'offrent au secteur des hydrocarbures et la wilaya pourrait être riche en hydrocarbures. La découverte de Tamzaya, réalisée en 2011, a déjà mis en évidence un potentiel de 25 milliards de mètres cubes sur un potentiel de 150 milliards de mètres cubes sur Béchar, selon un cadre de Sonatrach. Des travaux de sismique ont été développés ces cinq dernières années dans l'objectif d'augmenter les réserves mises en évidence. Une découverte d'huile a aussi été faite sur un tight-réservoir. Des travaux de forage sont programmés à court terme. Le développement du secteur des hydrocarbures, en complément de celui des mines, constituerait un atout important pour enclencher une dynamique de développement industriel pour toute la région.