Une surprise pour ses pairs, élus des autres formations politiques qui n'ont pu avoir vent de la nouvelle que depuis quelques jours. Farid Hadji, un membre du bureau de wilaya du parti qui l'a accueilli, a confirmé, hier, l'information à El Watan et annoncé que d'autres élus de l'APW vont lui emboîter le pas. Approchés par notre quotidien, les représentants du parti majoritaire, en l'occurrence le FNL, ont promis de rendre publique leur position officielle par écrit, et ce, après concertation avec les militants de base. Une alliance FNL-PLJ (parti de la liberté et de la justice)-MSP-RND et deux dissidents du FLN avait mené, il y une année, l'actuel P/APW au poste de président après de longues et dures tractations avec le bloc FLN, réduit à 17 voix contre 21 lors d'un vote-sanction contre l'ex-député Mohamed Messaâdia. La répartition des tâches au profit des 39 membres de l'assemblée n'a pas été du goût de certains élus dont le FLN qui brandit encore le recours aux moyens musclés pour s'opposer à l'actuelle gestion de cette instance élue. Le docteur Azzedine Aouaidjia a déclaré à maintes reprises qu'il s'opposera «à toute tentative de confiscation de la volonté de la majorité et à l'instrumentalisation de l'assemblée», qu'il croit le fruit d'une mobilisation populaire, régie par des textes légaux. Il compose avec Smara Lamine, Djemil Djamel et Agouni Nour-El-Houda, un noyau rassembleur auquel l'actuelle reconfiguration risque de déplaire. Hier encore des échos ont fait état d'un véritable chamboulement au sein des partis représentés puisque des édiles – toutes tendances confondues – ont quitté leurs partis d'origine pour rallier d'autres. Une véritable course au positionnement est résolument engagée au sein de cette structure élue et les intentions sont loin d'être toutes connues. La plus grande surprise a eu lieu à TAJ, parti non représenté au sein de l'APW de Souk Ahras et où l'on compte déjà 15 transfuges, raflés au milieu d'un brouillamini provoqué à bon escient pour des raisons que les élus doivent connaître. Le docteur Loudjani, membre de l'APW, estime qu'aucune répercussion de ces tiraillements partisans ne sera ressentie lors de la prochaine session où l'on prévoit l'étude des dossiers de la formation professionnelle et des affaires religieuses. «Notre rôle est de maintenir la cohésion au sein de l'assemblée pour mieux servir la population et les intérêts de la wilaya, sans tenir compte de tels changements dans les couleurs ou les convictions», a-t-il souligné. C'est dire toute la fragilité de la classe politique qui reste biologiquement liée aux milieux où l'altruisme et la philanthropie manquent le plus.