Le ministre était très attendu sur la question de la création d'une entreprise locale qui gérerait les deux ports de la wilaya de façon à ce que les pouvoirs publics aient localement un interlocuteur unique d'une part et d'autre de façon à ce que les taxes générées par les activités des deux ports profitent à Témouchent et non pas aux wilayas d'Oran et de Tlemcen. En effet, le port de Béni-Saf est géré par l'entreprise de gestion des ports et abris de pêche (EGPP) de Ghazaouat et celui de Bouzedjar par l'EGPP d'Oran. A ce propos, Sid Ahmed Ferroukhi a rappelé que les ports de pêche ont été rattachés aux EGPP créées en 2004 en chacun des ports commerciaux. Mais ce sont les activités de ces derniers qui assurent l'essentiel des rentrées financières de ces entreprises. Et c'est grâce aux finances des EGPP que les ports de Béni-Saf et de Bouzedjar ont bénéficié de travaux de réaménagement. Néanmoins, le ministre a reconnu la nécessité de revoir le schéma d'organisation actuel pour l'optimiser de sorte que les autorités locales aient leur mot à dire dans l'intérêt de leur région et du monde de la pêche localement. A cet égard, il indique qu'une réflexion interministérielle est en cours de maturation. Par ailleurs, sur la question de l'avitaillement et des contraintes bureaucratiques qui le restreignent, le ministre a annoncé l'existence d'un projet de modification de la loi sur la pêche, un projet qui introduira en particulier de nouvelles formules d'organisation des armateurs de pêche en groupement d'intérêt de façon à faciliter l'acquisition par les armateurs d'équipements et de pièces de rechange. Pour ce qui est de la rareté du poisson, de sa cherté et de l'obligation de consommer du poisson congelé pour les habitants d'une wilaya disposant de deux ports de pêche, le ministre, s'appuyant sur des statistiques de pêche sur cent ans, affirme que la production n'a pas chuté contrairement à ce qu'on croit : «Elle a doublé mais ce qui a changé, c'est le niveau de la consommation qui a évolué en raison de la progression de la démographie et de la mutation du mode de consommation. Auparavant, ce dernier était saisonnier, c'est-à-dire que nous nous contentions de consommer ce qui était produit au cours de la saison. Maintenant, nous commençons à consommer comme les Européens, en hors saison. Alors, forcément le surgelé et le congelé s'imposent. Et si l'on veut manger frais, eh bien, il faut y mettre le prix. Il n'y a pas d'autres alternatives, d'autant que la pêche, ce n'est pas de production qu'il s'agit comme pour l'agriculture mais de cueillette. Parfois, elle est bonne, parfois non». Enfin, pour ce qui est de l'endettement des armateurs et des avantages accordés de «manière inéquitable» aux uns et pas à d‘autres dans le remboursement des crédits bancaires, le ministre a indiqué qu'il y a possibilité de solutionner ce problème grâce aux bonifications du taux d'intérêt dans le cadre du fonds de la pêche, bonifications inscrites dans la loi des finances de 2014.