En effet, plusieurs groupes se sont donné le mot pour soulever plusieurs questions relatives à cette réalisation que tous les Mostaganémois attendent avec ferveur et scepticisme. D'une longueur de 14 kilomètres, le mastodonte fait peur. La principale crainte, celle qui fait quasiment l'unanimité sur la toile, concerne le trançon projeté au niveau du boulevard Belkacem Benyahia qu'il empruntera sur toute sa longueur, avant de se prolonger jusqu'à hauteur de la future gare ferroviaire dont le chantier vient d'être lancé par Abdelmalek Sellal. En effet, lors de sa visite du 8 janvier dernier, le chef du gouvernement a donné le signal pour l'entame des travaux en procédant à la pose symbolique d'un trançon de voie ferrée, à hauteur du carrefour sud, de l'autre côté de la nouvelle gare routière. Répercutée à travers les médias et les réseaux sociaux, l'opération a été saisie au vol par les citoyens pour dire leur opposition à la transformation du boulevard Benyahia en une voie mixte qui sera empruntée à la fois par les véhicules et les rames du tramway dont la longueur dépasse les 40 mètres. Si ces aménagements sont retenus, les habitants craignent une disparition totale des commerces et un encombrement préjudiciable de la circulation. Nombreux sont ceux qui citent en exemple le tramway d'Oran et ses conséquences sur l'activité commerciale de la rue de Mostaganem qui aurait entièrement été impactée négativement. Les discussions portent également sur la forme que devra prendre cette contestation ; certains proposent la mise en ligne d'une pétition appelant au changement du tracé, d'autres rétorquent que les élus locaux seraient à même d'en parler de vive voix avec le nouveau wali. Un proche du maire propose tout simplement de lui confier la mission de porter leurs doléances à qui de droit, à quoi un autre internaute réplique qu'au vu du faible nombre de voix obtenues lors de son élection, l'actuel P/APC ne représenterait nullement la majorité des citoyens de la ville. Un cadre chevronné préconise l'abandon du tronçon incriminé et son remplacement par un tracé nouveau, faisant transiter le tramway par Raisinville, la cité des Castors avec contournement de la cité Djebli et retour vers la double voie menant jusqu'à la nouvelle gare. Un autre citoyen souhaite un tracé empruntant la rue de Bel Hacel, jusqu'à la cité des HLM et le campus dit des «1500», ce qui permettrait le transport de plus de 8000 étudiants, en sus des habitants des cités Djebli, Mandarins, HLM et «Moucheté». Quelqu'un a même proposé d'organiser un référendum populaire sur le maintien ou la modification du tracé, axant plus particulièremnt sur le trançon à circulation mixte. Enfin, une proposition plus audacieuse est proposée par un universitaire qui suggère tout simplement une totale restructuration de l'ensemble du bâti bordant le Bd Benyahia, ce qui ouvrirait à large boulevard depuis l'entrée sud de la ville jusqu'au cœur de la cité, avec des voies privilégiées vers Tigditt, El Arsa jusqu'à la nouvelle cité de Kharrouba. Il s'agit d'autant d'alternatives qui ont le mérite de sauver les 500 mètres de voie mixte du Bd Benyahia. Beaucoup soutiennent qu'avec un coût qui pourrait avoisiner les 800 milliards de cts, le tramway de Mostaganem devrait permettre de redistribuer en profondeur le tissu urbain qui éprouve beaucoup de peines à s'adapter aux exigences de la modernité.