Plusieurs localités du versant nord de la wilaya de Tizi Ouzou ne sont pas encore alimentées en gaz naturel. Du coup, les habitants de dizaines de villages appréhendent un hiver des plus difficiles en l'absence de cette énergie qui rend la vie plus clémente et paisible pour les familles. A titre indicatif, la commune de Mizrana, dans la daïra de Tigzirt, avec une population de près de 10 000 habitants, enregistre un taux nul en matière de pénétration de gaz naturel dans les foyers. Les villageois sont dans le besoin de cette précieuse énergie en ce début de l'hiver. L'on apprend que le projet portant transport de gaz depuis le village Tifra vers la commune n'est pas encore lancé. Un appel d'offre a été lancé fin décembre à l'effet de retenir une entreprise de réalisation. Dans ce projet, 157 km de distribution et de transport de gaz sont destinés à alimenter 4.196 habitants. Cependant, le raccordement des foyers tardera encore à venir compte tenu des lenteurs enregistrées dans la procédure d'attribution des marchés. Le maire de cette commune, Amar Kichi nous fera savoir qu'une étude touchant la vingtaine de villages que compte sa localité est d'ores et déjà lancée, mais, explique-t-il, cela reste tributaire de l'achèvement du gazoduc de transport. Un habitant du chef-lieu dira quant à lui : «Nous allons encore une fois passer un hiver des plus rudes», regrette un habitant du chef-lieu de Mizrana, localité trônant à 700 mètres d'altitude. Dans la commune d'Iflissen, la mise en service du gaz naturel a touché 349 foyers alors que 1200 autres sont en cours de réalisation. Un autre projet de 188 km pour 3840 branchements sera pris en charge dans le prochain appel d'offres. Néanmoins, des oppositions de citoyens enregistrées au cours des travaux engendrent des retards énormes. Au chef-lieu de la daïra de Tigzirt, la mise en service du réseau demeure partielle avec seulement 550 branchements. Un autre projet de 825 branchements attend sa réception. Au niveau de cette commune, les villages Hagga, Tala Teslent et El Kelâa attendent leur part en la matière. Une situation de pénurie dans ce domaine est plus ou moins ressentie dans la daïra de Makouda. Le village de Semghoune, niché en bas du mont Chréa, ne cesse de réclamer son raccordement au gaz pour que le calvaire des villageois prenne fin. Mis à part le chef-lieu de cette commune où le réseau du gaz est opérationnel, les villages limitrophes attendent l'achèvement des travaux de réalisation. A Boudjima où il est question de raccorder 1030 foyers au chef-lieu, à Iserradjen et au village Afir, les travaux sont en cours et les villageois attendent les branchements. Des dizaines d'autres villages, situés loin du chef-lieu, caressent l'espoir de voir, dans peu de temps, leurs foyers dotés en cette énergie. Pour sa part, le directeur de l'énergie et des mines M. Bendjaffar Khelifa, nous a indiqué que «l'Etat met les moyens en vue de lotir tous les villages en gaz naturel, néanmoins nous faisons face à des contraintes au cours des travaux, notamment les oppositions émanant de citoyens». D'autres difficultés ayant trait à la nature du relief accidenté et escarpé des localités est mis en avant par notre interlocuteur, ce qui justifie, si l'on peut dire, les retards qu'accusent les travaux en ce moment.