Le gouvernement égyptien a commis, dimanche, un nouvel acte d'hostilité envers l'Algérie en renonçant à organiser le Championnat d'Afrique de handball prévu de se dérouler au Caire en février 2010 et auquel devait participer l'équipe nationale algérienne. Officiellement, l'agence de presse Mena a motivé la décision des autorités sportives égyptiennes en évoquant notamment un souci de « prudence ». Toutefois, la consigne donnée, dans la plus grande discrétion, par les plus hautes autorités égyptiennes à leurs représentations diplomatiques pour poursuivre, sans ménagements, la campagne de dénigrement de l'Algérie bat en brèche de manière radicale les arguments servis à l'opinion. Le refus officiel de l'Egypte de recevoir sur son sol des sportifs algériens ou de laisser des équipes égyptiennes se déplacer en Algérie est une rupture des relations diplomatiques qui ne dit pas son nom. Le fait vient d'ailleurs dans le prolongement de la décision du Caire de rappeler son ambassadeur à Alger pour consultations. Difficile de considérer la situation sous un autre angle. Un autre pays, soucieux de mettre à l'abri ses relations bilatérales, aurait certainement saisi l'opportunité du Championnat d'Afrique de handball pour tourner la page et apporter de la sérénité dans les relations algéro-égyptiennes. Il n'est pas inutile de rappeler que beaucoup de nations ennemies sont parvenues à nouer des dialogues grâce au sport et aux valeurs de l'olympisme. Cela s'est vu au plus fort même de la guerre froide. Inutile de continuer à se voiler la face en fermant la porte de la sorte à toute possibilité de réconciliation à moyen terme, les Egyptiens ont résolument adopté une attitude frontale vis-à-vis de l'Algérie. Tous ceux qui, en Algérie ou ailleurs, s'évertuaient ces derniers jours à trouver des circonstances atténuantes à ce pays doivent bien se rendre à l'évidence, aujourd'hui que l'Egypte s'est mise dans la peau d'un adversaire. Un adversaire qui cherche à tout prix à provoquer des dégâts. Pour le moment, il n'y a pas eu, du côté algérien, de réaction officielle à la décision prise par le gouvernement égyptien. Les autorités algériennes se sont juste contentées de proposer d'abriter la compétition continentale dont Le Caire ne voulait plus. La proposition n'a finalement pas été retenue puisque la Confédération africaine de handball, dans le souci de ménager les uns et les autres, a préféré demander au Maroc d'accueillir ces jeux. Une option qui, en définitive, a été accepté par tous. Si les Championnats d'Afrique de handball ont pu être sauvés in extremis, les relations algéro-égyptiennes traversent, quant à elles, une crise sans pareille. Une crise qui, au vu de la situation, pourrait bien s'inscrire dans la durée. L'Egypte, en tout cas, met un acharnement inouï à briser tous les liens d'amitié qui unissent les peuples algérien et égyptien. Fatalement, l'Algérie ne peut plus faire comme si de rien n'était. Bien plus, l'attitude franchement agressive de l'Egypte doit amener les décideurs algériens à tirer les leçons qui s'imposent en pareil cas. Il va sans dire aussi que la situation présente exige des révisions déchirantes au plan géopolitique et, pourquoi pas, de repenser de fond en comble le fonctionnement de la Ligue arabe. Il est évident que les choses ne peuvent plus rester en l'état.